Fleuve Maroni – Maroni river 🇬🇫

  1. Camp de la transportation – Prison camp 👮🏻‍♂️
  2. Journée sur le fleuve – A day on the river 🇸🇷
  3. Chez Arnaud – At Arnaud’s 🥚
  4. Awala-Yalimapo 🌊
  5. Crique Morpio – Morpio creek 👙
  6. Carte – Maps 🗺

Nous partons à 3 heures de route environ (les routes toute droites, comme aux Etats-Unis) pour aller explorer pendant 4 jours la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, conçue comme capitale du bagne français au moment de sa construction, et passer une journée avec un guide en pirogue sur le fleuve Maroni. Nous aurons une expérience toute particulière en logeant chez Arnaud en plein milieu de la forêt.

We’re off for a 3-hour drive (straight roads, just like in the USA) to explore the town of Saint-Laurent-du-Maroni, designed as the capital of the French penal colony when it was built, and spend a day with a guide in a pirogue on the Maroni River. We’ll have a very special experience when we stay with Arnaud in the middle of the forest.

Camp de la transportation – Prison camp 👮🏻‍♂️

En arrivant à Saint-Laurent-du-Maroni, on se rend compte de son statut de capitale du bagne de l’époque car le camp de la transportation est en plein centre de la ville, au bord du fleuve et à côté de l’office du tourisme. Ici, contrairement à Cayenne ou d’autres villes en Guyane, le tourisme est particulièrement bien développé et les agents de l’office du tourisme nous donnent plein d’informations utiles pour manger un bout, dormir en carbet ou faire des visites guidées. Les prisonniers arrivant au bagne avaient trois statuts principaux : les transportés (d’où le nom du camp) qui comme leur nom l’indique venaient tout droit de la métropole pour y purger leur peine de travaux forcés, les relégués qui n’avaient pas commis de gros délits mais qui récidivaient et pesaient sur l’administration qui voulait les voir de plus loin, et les déportés, prisonniers politiques non astreints au travail la plupart du temps. Au camp de Saint-Laurent, les deux premières catégories se retrouvaient temporairement car s’y trouvait un « tribunal maritime » qui jugeait s’il fallait envoyer les prisonniers sur les îles du Salut, rester au camp ou se diriger vers des camps qui mènent plus directement vers la mort. Notre guide a tenté de nous montrer qu’au camp de Saint-Laurent, la vie n’était pas si difficile car elle était organisée comme une petite ville et beaucoup de bagnards pratiquaient le même métier qu’avant leur condamnation. C’était loin de la colonie de vacances tout de même.

When you arrive in Saint-Laurent-du-Maroni, you realise that it was the capital of the penal colony at the time, because the transportation camp is right in the centre of town, on the banks of the river and next to the tourist office. Here, unlike in Cayenne or other towns in French Guiana, tourism is particularly well-developed and the tourist office staff give us lots of useful information on where to eat, sleep in a carbet or take guided tours. Prisoners arriving at the penal colony had three main statuses: transported prisoners (hence the name of the camp) who, as their name suggests, came straight from metropolitan France to serve their forced labour sentence. Relegated prisoners who had not committed major offences but who reoffended and weighed on the administration, which wanted to see them from further away. Finally deportees, political prisoners who were not required to work most of the time. At the Saint-Laurent camp, the two first categories came together temporarily, as there was a « maritime tribunal » that judged whether prisoners should be sent to the Salvation Islands, remain in the camp or be sent to camps that led more directly to death. Our guide tried to show us that life in the Saint-Laurent camp was not so difficult because it was organised like a small town and many convicts were doing the same job as before their sentence. Still, it seems a bit far from a holiday camp.

Entrée du camp – Entrance of the camp

Gauche : bâtiments qui servaient de dortoirs quand les bagnards n’étaient pas à l’isolement. Droite : « quartier spécial », une belle expression pour désigner les cellules isolées des condamnés à mort (la guillotine était juste derrière). – Left: buildings used as dormitories when convicts were not in solitary confinement. Right: « special quarter », a fine expression to describe the isolated cells for those condemned to death (the guillotine was just behind).

Les différentes parties du camp selon le statut du bagnard, avec notre guide et les portes d’origine des cellules d’un autre bâtiment d’isolement et fers aux pieds à l’intérieur. – The different parts of the camp according to the status of the convict, with our guide and the original cell doors of another isolation building with leg irons inside.

Journée sur le fleuve – A day on the river 🇸🇷

Notre guide Chuity Liba pour cette journée sur le Maroni est un personnage haut en couleur, originaire d’un petit village amérindien de la côte. Il nous fait vivre intensément les histoires du fleuve, les modes de vie historiques qui pour la plupart ont disparu. Fleuve frontière officiel entre le Suriname (ex Guyane hollandaise) et la Guyane française, pour les peuples qui vivent sur les bords du Maroni aucune notion de frontière. On passe d’un côté à l’autre sans se préoccuper des visas sur les passeport pour échanger biens de toute sorte. Tous les biens, hors bois ou ressources cultivées localement, passent fatalement à un moment ou un autre sur le fleuve transportés par des pirogues en bois ou métal. Nous croisons certaines surchargées qui dépassent à peine la ligne de flottaison ! Avec le guide, nous allons dans un village de descendants de noirs marrons (esclaves qui se sont rebellés et ont fui leurs oppresseurs) côté Suriname. Nous y assistons à la fabrication de la cassave, galette de manioc cuite. Puis nous passons côté français dans un village amérindien avec un stand d’artisanat qui attendait tranquillement la venue de notre groupe de touristes. Pause déjeuner à Apatou, autre village amérindien, puis démonstration de fabrication de pirogue en bois, et retour sous une pluie torrentielle qui ne laissera à peu près rien de sec dans nos affaires.

Our guide for this day on the Maroni is Chuity Liba, a colourful character from a small Amerindian village on the coast. He brings to life for us the stories of the river and the historic ways of life, most of which have now disappeared. The river is the official border between Suriname (formerly Dutch Guiana) and French Guiana, but for the people who live on the banks of the Maroni there is no such thing as a border. People pass from one side to the other without worrying about visas on their passports to exchange goods of all kinds. All goods, apart from timber or locally-grown resources, inevitably cross the river at some point, transported in wooden or metal pirogues. Some of these are overloaded and barely rise above the waterline! With the guide, we go to a village of descendants of black maroons (slaves who rebelled and fled their oppressors) on the Suriname side. Here, we watch cassave, a cooked cassava galette, being made. Then, on the French side, we pass through an Amerindian village with a craft stall quietly awaiting the arrival of our group of tourists. Lunch break in Apatou, another Amerindian village, then fabrication of wooden pirogue and we experience a torrential downpour that left almost nothing dry in our luggage for the way back.

Coucher de soleil incoryable sur le Maroni, petites lumières du Suriname en face. Vu depuis la terrasse du restaurant La Goélette qui nous a également comblé avec ses plats. – Incredible sunset over the Maroni, with the little lights of Suriname opposite. Seen from the terrace of the restaurant La Goélette, which also delighted us with its dishes.

Notre guide qui nous en raconte une bonne et la fabrication de cassave, en village noir marron. – Our guide who tells another funny one and the cassava galette fabrication, in a black maroon village.

Balade en pirogue et aperçu d’un Moutouchi, arbre qui sert à la fabrication de pagaies (milieu). A droite, arbre dans le village amérindien. – Pirogue tour where we see the Moutouchi tree used to build paddles (in the middle). On the right, a big tree in an amerindian village.

Quelques bêtises de notre guide, notamment avec un coati apprivoisé, et les vendeuses de bracelet du village amérindien. – Our guide doing funny things with a coati, and bracelet saleswomen in the amerindian village.

Un autre coucher de soleil sur le Maroni – Another sunset on the Maroni

Chez Arnaud – At Arnaud’s 🥚

Au retour de notre journée sur le Maroni, nous logeons chez l’habitant dans l’espace hamac qui jouxte la maison d’Arnaud (Ferme C+A), la première personne en autonomie complète que nous rencontrons depuis le début de ce voyage. Nous apprenons énormément de choses, il nous fait visiter son jardin d’un hectare rempli d’arbres fruitiers tropicaux de toutes sortes : des jacquiers aux fruits gigantesques, bananiers, du poivre planté ici et là le long des arbres, du fruit à pain, des ananas, de la citronnelle, de la dachine, des manguiers, des citronniers aux fruits aux dimensions impressionnantes, des baies multiples, de la cerise et bien d’autres. Le tout en suivant les principes de la permaculture afin que tous les éléments vivent ensemble en harmonie. L’eau vient de l’eau de pluie filtrée, l’énergie de quelques panneaux solaires sur le toit qui permettent d’alimenter en permanence frigo et congélateur, et il récupère ses propres déjections pour faire du gaz de cuisine. Arnaud cuisine pour nous une omelette de fruit à pain (très ressemblant à la pomme de terre qui ne pousse pas ici), et nous fait goûter ses glaces maisons aux baies et à la cerise. Tout cela aurait été une expérience magnifique s’il ne vivait pas de manière aussi isolée au bord d’une route qui fut quasiment impraticable pour nous. La piste en terre rouge de 5 km qui amène chez lui est constellée de failles et nids de poule, ce qui nous angoissa beaucoup. De plus, aucun réseau chez lui ce qui fait que le jardin et la forêt qui l’entoure nous oppresse légèrement. Malgré une première vision de ce que donne l’autosuffisance, nous sommes content de quitter ce lieu.

On the way back from our day on the Maroni, we stay in a hammock next to the house of Arnaud (Ferme C+A), the first completely self-sufficient person we’ve met since the start of this trip. He showed us around his one-hectare garden full of tropical fruit trees of all kinds: jackfruit trees with gigantic fruits, banana trees, pepper planted here and there along the trees, breadfruit, pineapples, lemongrass, dachine, mango trees, lemon trees with impressively large fruits, multiple berries, cherries and many others. All of this is done in accordance with the principles of permaculture, so that all the elements live together in harmony. The water comes from filtered rainwater, the energy from a few solar panels on the roof to keep the fridge and freezer running at all time, and he recovers his own faeces to make cooking gas. Arnaud cooks us a breadfruit omelette (very similar to the potato, which doesn’t grow here), and gives us a taste of his homemade berry and cherry ice creams. It would have been a wonderful experience if he didn’t live so isolated on the side of a road that was almost impassable for us. The 5 km red dirt track that leads to his house is strewn with potholes and breaches, which gave us a great deal of anxiety. What’s more, there’s no network at his place, which helps create an oppressive feeling along with the very close garden and forest that surround it. Despite our first glimpse of self-sufficiency, we’re happy to leave this place.

Omelette au fruit à pain avec poivre local et glaces maison. Breadfruit omelette with local pepper and homemade ice cream.

Fruit du jacquier et citron énormes du jardin d’Arnaud. – Huge jackfruit and lemon from Arnaud’s garden.

Aperçu de la piste qui mène à la ferme C+A – View of the track leading to the C+A farm.

Awala-Yalimapo 🌊

Pour finir notre tour de la région et avant de retourner vers Cayenne, nous passons à Amala-Yalimapo, où habitent encore les amérindient Kali’nas. La plage est très belle et connue pour ses pontes et eclosions de tortues luth.

To finish our tour of the region and before heading back to Cayenne, we pass through Amala-Yalimapo, where the Kali’nas Amerindians still live. The beach is very beautiful and famous for its leatherback turtle hatchlings.

Plage de Awala-Yalimapo – Awala-Yalimapo beach

Crique Morpio – Morpio creek 👙

Une jolie crique pour nous rafraîchir sur la route vers Cayenne !

A nice creek we found to cool us off on the way back to Cayenne!

Carte – Maps 🗺

De haut en bas : Awala-Yalimapo, le camp de la transportation, le carbet Palambala (non mentionné dans la publication), localisation approximative de la ferme d’Arnaud (le GPS ne passe pas), et le village d’Apatou jusqu’où nous sommes allés en pirogue. Organic Maps. From top to bottom: Awala-Yalimapo, the prison camp, the Palambala carbet (not mentioned in the post), approximative geolocation of Arnaud’s farm (no GPS there), and the Apatou village which is as far as we got on our pirogue tour. Organic Maps.

Culture amérindienne – Amerindian culture 🇬🇫

  1. Vannerie – Basketry 🧺
  2. Journée des peuples autochtones – Indigenous Peoples’ Day 💃🏾
  3. Vidéos – Videos 📹

Nous réalisons au fur et à mesure de nos excursions en Guyane non seulement l’influence forte de la culture amérindienne sur la façon de vivre, la nourriture et l’artisanat, mais nous comprenons aussi comment ces peuples regroupés dans des villages bien spécifiques et rien qu’à eux sont à la frontière entre leurs origines et la culture française qu’ils sont bien obligés d’adopter. Quand on parle des amérindiens en Guyane, il s’agit en fait de 6 peuples et langues autochtones distinctes qui représentent environ 10.000 personnes : les Kali’na, les Parikweneh, les Lokono (ou Arawak), les Wayapi et les Teko. Ils se répartissent principalement sur le fleuve Maroni, le long de la côte guyanaise et pour certains plus profond dans les terres. Ils tirent leurs ressources naturelles de la pêche, de la chasse et de l’agriculture sur brûlis et réalisent de l’artisanat qu’ils tentent de promouvoir auprès des touristes et des locaux (vannerie, création de bijoux, gravure sur calebasse, poterie et fabrication d’objets en bois). Leur nourriture est à base de poisson, de poulet ou gibier, ainsi que des produits du manioc. Réalisons-nous que nous avons cette richesse culturelle sur le sol français ? Protégeons-nous suffisamment cette richesse ?

As we continue our excursions in French Guiana, we experience not only the strong influence of Amerindian culture on lifestyle, food and crafts, but also how these peoples, grouped together in specific state-designated villages, walk the line between their origins and the French culture they are forced to adopt. The Amerindians in French Guiana, are in fact referring to 6 distinct indigenous peoples and languages, representing about 10,000 people: the Kali’na, the Parikweneh, the Lokono (or Arawak), the Wayapi and the Teko. They live mainly along the Maroni River, along the Guianese coast and, in some cases, deeper inland. They derive their natural resources from fishing, hunting and slash-and-burn agriculture. They also produce crafts that they promote to tourists and locals (basketry, jewelry-making, calabash engraving, pottery and wood carving). Their traditional food is based on fish, chicken or wild game, as well as cassava products. Do we realize that we have this cultural wealth on French soil? Are we protecting it sufficiently?

Nous avons eu la chance de réaliser un atelier de vannerie avec une association faisant la promotion de la culture amérindienne en lien avec l’office de tourisme de Matoury, et d’assister à la journée internationale des peuples autochtones à Cayenne qui donne lieu à des ventes de nourriture, boissons, artisanat mais aussi à des spectacles en tenue traditionnelle.

We were lucky enough to take part in a basketry workshop with an association promoting Amerindian culture in conjunction with the Matoury tourist office, and to attend the International Day of the World’s Indigenous Peoples in Cayenne, where food, drink and handicrafts are sold, and groups from different villages perform in traditional costumes.

Vannerie – Basketry 🧺

Point de départ de nos futurs paniers, en feuilles de palmier. – Starting point of our future baskets, made out of dry palm tree leaves.

On écoute les explications avant de se lancer – We listen to explanations before starting

Les progrès sont rapides – We improve fast enough

Nous sommes contents du résultat, celui de Nat est évidemment le plus réussi – We are happy with the results, Nat’s basket is visibly better executed

Journée des peuples autochtones – Indigenous Peoples’ Day 💃🏾

Sur les hauteurs de Cayenne, le fort Cépérou accueille une partie des évènements de la journée des peuples autochtones. Lieu très symbolique car il fut justement le théâtre de nombreux combats entre soldats français désireux d’occuper la Guyane et amérindiens défendant leur territoire. – On the hills of Cayenne, Fort Cépérou hosts some of the events of the Indigenous Peoples’ Day. A highly symbolic site, as it was the scene of numerous battles between French soldiers trying to occupy French Guiana, and Amerindians defending their territory.

Gauche : nous assistons à une conférence sur le sujet de la mobilité chez les Kali’na en tant que résilience. Selon l’oratrice, la modernité autorisant à ce peuple de se déplacer plus facilement leur permet d’assumer leurs racines et de diffuser leur culture. Réaction outrée d’un membre du public, qui défend la thèse inverse : le fait d’occuper le territoire permettrait plutôt d’exister et de revendiquer des droits. Droite : coucher de soleil depuis le fort Cépérou. – To the left: we attend a conference on the subject of mobility as resilience among the Kali’na. According to the speaker, modernity has made it easier for the Kali’na to move around, enabling them to assume their roots and disseminate their culture. An outraged member of the audience defends the opposite thesis: occupying the territory would enable them to exist and claim their rights. To the right: sunset from Fort Cépérou.

Le soir tombe sur la deuxième partie de l’évènement, plus porté sur l’artisanat, la nourriture et la musique live. – Night falls on the second part of the event, which is more about crafts, food and live music.

Spectacle de danse et de musique des Arawak – Dance and music show from the Arawaks.

Spectacle de danse et de musique des Kali’na, qui feront participer tout le public à la fin, en transe sur le rythme du tambour. – Dance and music show from the Kali’nas. They will welcome the audience to dance at the end, in trance following the drums rythm.

Vidéos – Videos 📹

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