Marais de Kaw 🇬🇫

Pour finir notre séjour d’un mois en Guyane, nous terminons en beauté avec les marais de Kaw, zone marécageuse au sud-est de Cayenne à environ 2h30 de route dont 50 km de piste pleine de nids de poule. Avec notre expérience précédente sur la piste menant à la ferme C+A, nous angoissons mais ce sont de plus petits trous et nous prenons largement de l’avance pour ne pas être inquiétés. C’est quand même scandaleux qu’un des sites les plus touristiques de Guyane soit accessible par une seule « route » en si piteux état mais cela reste dans le thème du séjour qui nous a montré que le tourisme n’est clairement pas la priorité principale des guyanais. De plus une guerre de chapelle entre deux villes adjacentes fait que les maires se renvoient la responsabilité de l’entretien de la piste. Nous trouvons la prestation un peu chère pour ce que c’est car l’écolodge flottant qui nous accueille pour la nuit tombe un peu en ruine et n’est pas du plus grand confort. En revanche, nous avons pu observer énormément d’oiseaux dont on a oublié les noms (désolés) mais que notre guide Ricky savait repérer de loin et nous faire apprécier. Après une pause déjeuner envahis par la fumée (apparemment notre guide faisait un feu pas loin mais n’a pas contrôlé le trajet de la fumée), nous partons nous baigner dans les marais qui sont connus pour la présence de caïmans (rassurant) et plus tard dans l’après-midi pour une balade au coucher du soleil et en pirogue. Enfin, après le dîner nous partons à la recherche des caïmans trop craintifs pour apparaître de jour. Nous en verrons beaucoup (de petits), ainsi que le plus grand rongeur de Guyane, le cabiaï.

To round off our month-long stay in French Guiana, we end on a high note with the Kaw marshes, a marshy area south-east of Cayenne about 2.5 hours away by road, including 50 km of track full of potholes. With our previous experience on the track leading to the C+A farm, we were nervous, but the holes were smaller and we took plenty of time to avoid being worried. It’s scandalous that one of the most popular tourist sites in French Guiana should be accessible by a single road in such a sorry state, but it’s in keeping with the theme of the trip, which showed us that tourism is clearly not the main priority for the Guyanese. What’s more, a turf war between two adjacent towns means that the mayors pass the buck on responsibility for maintaining the runway. We found the service a little expensive for what it was, as the floating ecolodge that welcomed us for the night was falling into disrepair and was not very comfortable. On the other hand, we were able to see a huge number of birds whose names we’ve forgotten (sorry) but which our guide Ricky knew how to spot from a distance and make us appreciate. After a smoke-filled lunch break (apparently our guide was building a fire nearby but couldn’t control the path of the smoke), we head off for a swim in the marshes, which is known for its caiman population (reassuring), and later in the afternoon for a sunset stroll in a pirogue. Finally, after dinner we set off in search of caimans too shy to appear in daylight. We will see many of them, as well as Guyana’s largest rodent, the cabiaï.

Bourg de Kaw, accessible depuis deux points d’entrée sur le marais et qui accueille 40 habitants dont 15 enfants. – City of Kaw, accessible from two entry points in the marshes. It is home for 40 inhabitants including 15 children.

Série d’observation du matin – Morning observation series

Pause déjeuner – Lunch break

Série observation de fin d’après-midi – End of afternoon observation series

Coucher de soleil sur l’écolodge – Sunset on the ecolodge

Observation des caïmans la nuit tombée – Caiman observation at night

…et on tombe sur des Cabiaïs ! and we come across Cabiais!

Lever de soleil sur les marais – Sunrise on the marshes

Ce fut un mois intense, plein de nature et d’animaux à observer (rien que devant le balcon de notre appartement) et nous partons heureux mais avec un petit manque de contact avec les locaux. Etant dans une résidence avec piscine, nous avons eu tendance à vouloir profiter de cet environnement et moins de partir à l’inconnu chez l’habitant. Il y a tellement de choses en Guyane que nous n’avons pas eu le temps de faire (camp canopée, Saül, Maripasoula, l’Oyapoque,…). Nous reviendrons peut-être, qui sait. En tout cas, il ne faut pas hésiter à aller visiter ce territoire français qui comporte tellement de richesses et ne pas s’arrêter simplement à ses eaux marrons ! Mais maintenant, le son de la samba résonne de plus en plus fort dans nos oreilles alors…

It was an intense month, full of nature and animals to observe (just outside the balcony of our flat) and we left happy but with a slight lack of contact with the locals. As we were staying in a residence with a swimming pool, we tended to want to take advantage of this environment and less of the unknown in the homes of local people. There are so many things in French Guiana that we didn’t have time to do (canopy camp, Saül, Maripasoula, l’Oyapoque, etc.). Perhaps we’ll be back in the future, who knows. In any case, don’t hesitate to visit this French territory, which has so much to offer, and don’t just stop at its brown waters! But for now the sound of the samba is ringing in our ears louder and louder, so…

Fleuve Maroni – Maroni river 🇬🇫

  1. Camp de la transportation – Prison camp 👮🏻‍♂️
  2. Journée sur le fleuve – A day on the river 🇸🇷
  3. Chez Arnaud – At Arnaud’s 🥚
  4. Awala-Yalimapo 🌊
  5. Crique Morpio – Morpio creek 👙
  6. Carte – Maps 🗺

Nous partons à 3 heures de route environ (les routes toute droites, comme aux Etats-Unis) pour aller explorer pendant 4 jours la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, conçue comme capitale du bagne français au moment de sa construction, et passer une journée avec un guide en pirogue sur le fleuve Maroni. Nous aurons une expérience toute particulière en logeant chez Arnaud en plein milieu de la forêt.

We’re off for a 3-hour drive (straight roads, just like in the USA) to explore the town of Saint-Laurent-du-Maroni, designed as the capital of the French penal colony when it was built, and spend a day with a guide in a pirogue on the Maroni River. We’ll have a very special experience when we stay with Arnaud in the middle of the forest.

Camp de la transportation – Prison camp 👮🏻‍♂️

En arrivant à Saint-Laurent-du-Maroni, on se rend compte de son statut de capitale du bagne de l’époque car le camp de la transportation est en plein centre de la ville, au bord du fleuve et à côté de l’office du tourisme. Ici, contrairement à Cayenne ou d’autres villes en Guyane, le tourisme est particulièrement bien développé et les agents de l’office du tourisme nous donnent plein d’informations utiles pour manger un bout, dormir en carbet ou faire des visites guidées. Les prisonniers arrivant au bagne avaient trois statuts principaux : les transportés (d’où le nom du camp) qui comme leur nom l’indique venaient tout droit de la métropole pour y purger leur peine de travaux forcés, les relégués qui n’avaient pas commis de gros délits mais qui récidivaient et pesaient sur l’administration qui voulait les voir de plus loin, et les déportés, prisonniers politiques non astreints au travail la plupart du temps. Au camp de Saint-Laurent, les deux premières catégories se retrouvaient temporairement car s’y trouvait un « tribunal maritime » qui jugeait s’il fallait envoyer les prisonniers sur les îles du Salut, rester au camp ou se diriger vers des camps qui mènent plus directement vers la mort. Notre guide a tenté de nous montrer qu’au camp de Saint-Laurent, la vie n’était pas si difficile car elle était organisée comme une petite ville et beaucoup de bagnards pratiquaient le même métier qu’avant leur condamnation. C’était loin de la colonie de vacances tout de même.

When you arrive in Saint-Laurent-du-Maroni, you realise that it was the capital of the penal colony at the time, because the transportation camp is right in the centre of town, on the banks of the river and next to the tourist office. Here, unlike in Cayenne or other towns in French Guiana, tourism is particularly well-developed and the tourist office staff give us lots of useful information on where to eat, sleep in a carbet or take guided tours. Prisoners arriving at the penal colony had three main statuses: transported prisoners (hence the name of the camp) who, as their name suggests, came straight from metropolitan France to serve their forced labour sentence. Relegated prisoners who had not committed major offences but who reoffended and weighed on the administration, which wanted to see them from further away. Finally deportees, political prisoners who were not required to work most of the time. At the Saint-Laurent camp, the two first categories came together temporarily, as there was a « maritime tribunal » that judged whether prisoners should be sent to the Salvation Islands, remain in the camp or be sent to camps that led more directly to death. Our guide tried to show us that life in the Saint-Laurent camp was not so difficult because it was organised like a small town and many convicts were doing the same job as before their sentence. Still, it seems a bit far from a holiday camp.

Entrée du camp – Entrance of the camp

Gauche : bâtiments qui servaient de dortoirs quand les bagnards n’étaient pas à l’isolement. Droite : « quartier spécial », une belle expression pour désigner les cellules isolées des condamnés à mort (la guillotine était juste derrière). – Left: buildings used as dormitories when convicts were not in solitary confinement. Right: « special quarter », a fine expression to describe the isolated cells for those condemned to death (the guillotine was just behind).

Les différentes parties du camp selon le statut du bagnard, avec notre guide et les portes d’origine des cellules d’un autre bâtiment d’isolement et fers aux pieds à l’intérieur. – The different parts of the camp according to the status of the convict, with our guide and the original cell doors of another isolation building with leg irons inside.

Journée sur le fleuve – A day on the river 🇸🇷

Notre guide Chuity Liba pour cette journée sur le Maroni est un personnage haut en couleur, originaire d’un petit village amérindien de la côte. Il nous fait vivre intensément les histoires du fleuve, les modes de vie historiques qui pour la plupart ont disparu. Fleuve frontière officiel entre le Suriname (ex Guyane hollandaise) et la Guyane française, pour les peuples qui vivent sur les bords du Maroni aucune notion de frontière. On passe d’un côté à l’autre sans se préoccuper des visas sur les passeport pour échanger biens de toute sorte. Tous les biens, hors bois ou ressources cultivées localement, passent fatalement à un moment ou un autre sur le fleuve transportés par des pirogues en bois ou métal. Nous croisons certaines surchargées qui dépassent à peine la ligne de flottaison ! Avec le guide, nous allons dans un village de descendants de noirs marrons (esclaves qui se sont rebellés et ont fui leurs oppresseurs) côté Suriname. Nous y assistons à la fabrication de la cassave, galette de manioc cuite. Puis nous passons côté français dans un village amérindien avec un stand d’artisanat qui attendait tranquillement la venue de notre groupe de touristes. Pause déjeuner à Apatou, autre village amérindien, puis démonstration de fabrication de pirogue en bois, et retour sous une pluie torrentielle qui ne laissera à peu près rien de sec dans nos affaires.

Our guide for this day on the Maroni is Chuity Liba, a colourful character from a small Amerindian village on the coast. He brings to life for us the stories of the river and the historic ways of life, most of which have now disappeared. The river is the official border between Suriname (formerly Dutch Guiana) and French Guiana, but for the people who live on the banks of the Maroni there is no such thing as a border. People pass from one side to the other without worrying about visas on their passports to exchange goods of all kinds. All goods, apart from timber or locally-grown resources, inevitably cross the river at some point, transported in wooden or metal pirogues. Some of these are overloaded and barely rise above the waterline! With the guide, we go to a village of descendants of black maroons (slaves who rebelled and fled their oppressors) on the Suriname side. Here, we watch cassave, a cooked cassava galette, being made. Then, on the French side, we pass through an Amerindian village with a craft stall quietly awaiting the arrival of our group of tourists. Lunch break in Apatou, another Amerindian village, then fabrication of wooden pirogue and we experience a torrential downpour that left almost nothing dry in our luggage for the way back.

Coucher de soleil incoryable sur le Maroni, petites lumières du Suriname en face. Vu depuis la terrasse du restaurant La Goélette qui nous a également comblé avec ses plats. – Incredible sunset over the Maroni, with the little lights of Suriname opposite. Seen from the terrace of the restaurant La Goélette, which also delighted us with its dishes.

Notre guide qui nous en raconte une bonne et la fabrication de cassave, en village noir marron. – Our guide who tells another funny one and the cassava galette fabrication, in a black maroon village.

Balade en pirogue et aperçu d’un Moutouchi, arbre qui sert à la fabrication de pagaies (milieu). A droite, arbre dans le village amérindien. – Pirogue tour where we see the Moutouchi tree used to build paddles (in the middle). On the right, a big tree in an amerindian village.

Quelques bêtises de notre guide, notamment avec un coati apprivoisé, et les vendeuses de bracelet du village amérindien. – Our guide doing funny things with a coati, and bracelet saleswomen in the amerindian village.

Un autre coucher de soleil sur le Maroni – Another sunset on the Maroni

Chez Arnaud – At Arnaud’s 🥚

Au retour de notre journée sur le Maroni, nous logeons chez l’habitant dans l’espace hamac qui jouxte la maison d’Arnaud (Ferme C+A), la première personne en autonomie complète que nous rencontrons depuis le début de ce voyage. Nous apprenons énormément de choses, il nous fait visiter son jardin d’un hectare rempli d’arbres fruitiers tropicaux de toutes sortes : des jacquiers aux fruits gigantesques, bananiers, du poivre planté ici et là le long des arbres, du fruit à pain, des ananas, de la citronnelle, de la dachine, des manguiers, des citronniers aux fruits aux dimensions impressionnantes, des baies multiples, de la cerise et bien d’autres. Le tout en suivant les principes de la permaculture afin que tous les éléments vivent ensemble en harmonie. L’eau vient de l’eau de pluie filtrée, l’énergie de quelques panneaux solaires sur le toit qui permettent d’alimenter en permanence frigo et congélateur, et il récupère ses propres déjections pour faire du gaz de cuisine. Arnaud cuisine pour nous une omelette de fruit à pain (très ressemblant à la pomme de terre qui ne pousse pas ici), et nous fait goûter ses glaces maisons aux baies et à la cerise. Tout cela aurait été une expérience magnifique s’il ne vivait pas de manière aussi isolée au bord d’une route qui fut quasiment impraticable pour nous. La piste en terre rouge de 5 km qui amène chez lui est constellée de failles et nids de poule, ce qui nous angoissa beaucoup. De plus, aucun réseau chez lui ce qui fait que le jardin et la forêt qui l’entoure nous oppresse légèrement. Malgré une première vision de ce que donne l’autosuffisance, nous sommes content de quitter ce lieu.

On the way back from our day on the Maroni, we stay in a hammock next to the house of Arnaud (Ferme C+A), the first completely self-sufficient person we’ve met since the start of this trip. He showed us around his one-hectare garden full of tropical fruit trees of all kinds: jackfruit trees with gigantic fruits, banana trees, pepper planted here and there along the trees, breadfruit, pineapples, lemongrass, dachine, mango trees, lemon trees with impressively large fruits, multiple berries, cherries and many others. All of this is done in accordance with the principles of permaculture, so that all the elements live together in harmony. The water comes from filtered rainwater, the energy from a few solar panels on the roof to keep the fridge and freezer running at all time, and he recovers his own faeces to make cooking gas. Arnaud cooks us a breadfruit omelette (very similar to the potato, which doesn’t grow here), and gives us a taste of his homemade berry and cherry ice creams. It would have been a wonderful experience if he didn’t live so isolated on the side of a road that was almost impassable for us. The 5 km red dirt track that leads to his house is strewn with potholes and breaches, which gave us a great deal of anxiety. What’s more, there’s no network at his place, which helps create an oppressive feeling along with the very close garden and forest that surround it. Despite our first glimpse of self-sufficiency, we’re happy to leave this place.

Omelette au fruit à pain avec poivre local et glaces maison. Breadfruit omelette with local pepper and homemade ice cream.

Fruit du jacquier et citron énormes du jardin d’Arnaud. – Huge jackfruit and lemon from Arnaud’s garden.

Aperçu de la piste qui mène à la ferme C+A – View of the track leading to the C+A farm.

Awala-Yalimapo 🌊

Pour finir notre tour de la région et avant de retourner vers Cayenne, nous passons à Amala-Yalimapo, où habitent encore les amérindient Kali’nas. La plage est très belle et connue pour ses pontes et eclosions de tortues luth.

To finish our tour of the region and before heading back to Cayenne, we pass through Amala-Yalimapo, where the Kali’nas Amerindians still live. The beach is very beautiful and famous for its leatherback turtle hatchlings.

Plage de Awala-Yalimapo – Awala-Yalimapo beach

Crique Morpio – Morpio creek 👙

Une jolie crique pour nous rafraîchir sur la route vers Cayenne !

A nice creek we found to cool us off on the way back to Cayenne!

Carte – Maps 🗺

De haut en bas : Awala-Yalimapo, le camp de la transportation, le carbet Palambala (non mentionné dans la publication), localisation approximative de la ferme d’Arnaud (le GPS ne passe pas), et le village d’Apatou jusqu’où nous sommes allés en pirogue. Organic Maps. From top to bottom: Awala-Yalimapo, the prison camp, the Palambala carbet (not mentioned in the post), approximative geolocation of Arnaud’s farm (no GPS there), and the Apatou village which is as far as we got on our pirogue tour. Organic Maps.

Sentier Molokoï 🇬🇫

Ce sentier est le plus long de Guyane et relie la piste Coralie sur la route RN2 jusqu’à la ville de Cacao, habitée par la communauté Hmong venue du Laos dans les années 1970 pendant que la guerre du Vietnam faisait rage. Nous avons choisi de le faire en deux jours en profitant du site de bivouac en pleine forêt et qui donne accès à une crique (partie de rivière où l’on peut se baigner) et à des carbets pour installer nos hamacs. Nous dormons la veille pas loin de la piste Coralie au Blues Road Carbet et profitons là aussi d’une crique splendide et d’une nuit en hamac (la première !). La randonnée se déroule en pleine forêt amazonienne primaire, nous y découvrons des fourmilières géantes, des arbres dont on n’aperçoit pas la cime et d’autres avec des troncs immenses. L’avancée est difficile, entre les racines à enjamber et les roches glissantes à éviter. De plus nous portons sur nous hamacs, sacs de couchage, et plusieurs litres d’eau. Nos sacs doivent peser une bonne dizaine de kilos. A plusieurs reprises il faut traverser des rivières sans trop se mouiller. L’humidité est au maximum, et nos vêtements sont rapidements trempés comme s’ils sortaient de la machine à laver. Notre hôte au Blues Road Carbet nous dit qu’en 5h la première partie de 11 km est faisable. Nous mettrons environ 7h et se ferons dépasser par plein de gens plus rapides que nous. Le découragement est à son comble alors qu’on est très proches de la pause tant attendue. Alors que nous avons l’impression de ne plus avancer et que Nat n’en peut plus, c’est la délivrance. Nous nous installons, nous rafraîchissons et nous lavons dans la rivière. Beaucoup de gens arrivèrent encore après nous, même certains de nuit et eurent du mal à trouver de la place pour dormir. Nous sympathisons avec les autres randonneurs et partageons nos souffrances. Le sommeil fut lourd et reposant. Le lendemain, reprise à 8h et transpiration immédiate car le sentier monte en pente raide. Puis rapidement le terrain devient plus plat, le moral revient (nous croisons de loin un pecari, cousin du sanglier qui souffle fort pour montrer sa présence) et l’arrivée à Cacao fait un bien fou ! Nous avions calculé d’arriver le dimanche, jour de marché et nous avons pu déguster jus frais, beignets de banane et ananas. Pas encore repus, nous allons au restaurant Le Lotus d’Asie et mangeons une salade de papaye verte et buvons des litres d’eau. Nous restons le soir à Cacao au Parakwa, un carbet où l’accueil fut impeccable et nous permit de nous reposer. Nous nous en sortons avec quelques boutons de chaleur, l’impression de s’être vidés de notre eau mais bien contents d’avoir terminé le parcours. Par contre nous ne ferons plus de randonnée en Guyane, on a eu notre compte !

This trail is the longest in French Guiana and links the path to Coralie on the RN2 road to the town of Cacao, inhabited by the Hmong community who came from Laos in the 1970s while the Vietnam war was raging. We chose to do it in two days, taking advantage of the bivouac site in the middle of the forest, which gives access to a creek (part of the river where you can swim) and carbets to set up our hammocks. The night before, we sleep not far from the Coralie trail at the Blues Road Carbet, where we also enjoy a splendid creek (cool and with crystal clear water) and a night in a hammock (our first!). The hike takes us right through the primary forest, where we discover giant anthills, trees whose tops are invisible and others with immense trunks. Progress is difficult, at times the path goes up or down steeply, with roots to step over and slippery rocks to avoid. We’re carrying hammocks, sleeping bags and several liters of water which makes it even harder. Our packs must weigh a good ten kilos. Several times we have to cross rivers without getting too wet. The humidity is at its highest, and our clothes quickly become as soaked as if they’d just come out of the washing machine. Our host at Blues Road Carbet tells us that in 5 hours the first 11 km stretch is doable. It will take us around 7 hours and we’ll be overtaken by lots of people faster than us. Discouragement is at its peak as we get very close to the long-awaited break. As we feel we will never arrive and Nat can’t go any further, the arrival is finally there. We settle in, freshen up and wash in the river. Many people arrive after us, some at night, and have trouble finding a place to sleep. In theory the carbets can sleep 18, maybe 22 with people sleeping in the eating area above the tables and benches. This night, there are more than 25. We make fast friends with the other hikers and share our sufferings. We sleep deeply and restfully after the efforts of the day. The next day, we start again at 8am, sweating immediately as the trail climbs steeply. Then the terrain quickly becomes more flat, our spirits lift but we aren’t without scare (from a distance we come across a pecari, a cousin of European wild boars, making quite some noice to show its presence and annoyance with us) and finally the arrival in Cacao feels great! As planned, we arrive on Sunday, market day, and are able to enjoy fresh juice and Nam Van, banana and pineapple fritters. Not yet full, we go to the restaurant Le Lotus d’Asie and have a green papaya salad with a side of gallons of water. In the evening, we stay in Cacao at Le Parakwa, a carbet where the welcome is impeccable and we are able to get some rest. Over the next days, we develop some sort of ekzema due to the excessive sweating, feeling as though we’d drained ourselves of water, but we are happy to have finished the trip. On the other hand, we won’t be hiking in French Guiana again – we’ve had enough!

Notre espace au Blues Road Carbet, et les deux chiennes adorables qui nous suivent partout et réclament des caresses constamment. – Our space in Blues Road Carbet and the two adorable dogs who follow us everywhere and beg to be petted.

La crique très agréable, sur le lieu du carbet, une bonne préparation avant l’effort. – The very nice creek next to the carbet, a good preparation before hiking.

L’avancée est semée d’embûches. – Moving forward is slow and difficult.

Fourmilière géante et ébène rose au tronc gigantesque. – Big anthill and pink ebony tree with a huge trunk.

A mi-chemin du parcours, le carbet cuisine sera rempli de randonneurs. Les deux autres carbets seront pleins aussi. La crique est en contrebas. – Halfway there, we find a kitchen carbet that will soon be full of hikers. The two other carbets will also be quite full. The creek is just below.

Nous pouvons enfin souffler ! – At last, we can take a break!

Arrivée au marché de Cacao, après la solitude de la forêt, l’agitation du marché est bienvenue. – Arrival at Cacao market. After being alone in the forest, a little crowd is welcome.

Etals au marché de Cacao. – Stalls at the Cacao market.

Etals au marché de Cacao. – Stalls at the Cacao market.

Epuisés et assoiffés au restaurant Lotus d’Asie – Tired and thirsty at the restaurant Lotus d’Asie.

Petit déjeuner au carbet Parakwa à Cacao, la voisine qui tenait l’accueil était adorable et nous a concocté du tofu au gingembre et ail juste pour nous. Les gâteaux faits maison étaient un délice. – Breakfast at the Parakwa carbet in Cacao. The lady at the reception desk was adorable and concocted tofu with ginger and garlic just for us. The homemade cakes were a delight.

Au petit matin, les singes tamarins que nous rencontrons pour la première fois font le spectacle et viennent chercher à manger dans les mains des touristes. In the morning, tamarind monkeys that we see for the first time come looking for the banana our hosts put out.

Cartes – Maps 🗺

De droite à gauche : Blues Road Carbet (rouge), départ du sentier, carbets à mi-parcours, arrivée du sentier, le carbet Parakwa (rouge). Organic Maps. – From right to left: Blues Road Carbet (red), start of the hike, carbets at halfway, arrival of the hike, Parakwa carbet.

Culture amérindienne – Amerindian culture 🇬🇫

  1. Vannerie – Basketry 🧺
  2. Journée des peuples autochtones – Indigenous Peoples’ Day 💃🏾
  3. Vidéos – Videos 📹

Nous réalisons au fur et à mesure de nos excursions en Guyane non seulement l’influence forte de la culture amérindienne sur la façon de vivre, la nourriture et l’artisanat, mais nous comprenons aussi comment ces peuples regroupés dans des villages bien spécifiques et rien qu’à eux sont à la frontière entre leurs origines et la culture française qu’ils sont bien obligés d’adopter. Quand on parle des amérindiens en Guyane, il s’agit en fait de 6 peuples et langues autochtones distinctes qui représentent environ 10.000 personnes : les Kali’na, les Parikweneh, les Lokono (ou Arawak), les Wayapi et les Teko. Ils se répartissent principalement sur le fleuve Maroni, le long de la côte guyanaise et pour certains plus profond dans les terres. Ils tirent leurs ressources naturelles de la pêche, de la chasse et de l’agriculture sur brûlis et réalisent de l’artisanat qu’ils tentent de promouvoir auprès des touristes et des locaux (vannerie, création de bijoux, gravure sur calebasse, poterie et fabrication d’objets en bois). Leur nourriture est à base de poisson, de poulet ou gibier, ainsi que des produits du manioc. Réalisons-nous que nous avons cette richesse culturelle sur le sol français ? Protégeons-nous suffisamment cette richesse ?

As we continue our excursions in French Guiana, we experience not only the strong influence of Amerindian culture on lifestyle, food and crafts, but also how these peoples, grouped together in specific state-designated villages, walk the line between their origins and the French culture they are forced to adopt. The Amerindians in French Guiana, are in fact referring to 6 distinct indigenous peoples and languages, representing about 10,000 people: the Kali’na, the Parikweneh, the Lokono (or Arawak), the Wayapi and the Teko. They live mainly along the Maroni River, along the Guianese coast and, in some cases, deeper inland. They derive their natural resources from fishing, hunting and slash-and-burn agriculture. They also produce crafts that they promote to tourists and locals (basketry, jewelry-making, calabash engraving, pottery and wood carving). Their traditional food is based on fish, chicken or wild game, as well as cassava products. Do we realize that we have this cultural wealth on French soil? Are we protecting it sufficiently?

Nous avons eu la chance de réaliser un atelier de vannerie avec une association faisant la promotion de la culture amérindienne en lien avec l’office de tourisme de Matoury, et d’assister à la journée internationale des peuples autochtones à Cayenne qui donne lieu à des ventes de nourriture, boissons, artisanat mais aussi à des spectacles en tenue traditionnelle.

We were lucky enough to take part in a basketry workshop with an association promoting Amerindian culture in conjunction with the Matoury tourist office, and to attend the International Day of the World’s Indigenous Peoples in Cayenne, where food, drink and handicrafts are sold, and groups from different villages perform in traditional costumes.

Vannerie – Basketry 🧺

Point de départ de nos futurs paniers, en feuilles de palmier. – Starting point of our future baskets, made out of dry palm tree leaves.

On écoute les explications avant de se lancer – We listen to explanations before starting

Les progrès sont rapides – We improve fast enough

Nous sommes contents du résultat, celui de Nat est évidemment le plus réussi – We are happy with the results, Nat’s basket is visibly better executed

Journée des peuples autochtones – Indigenous Peoples’ Day 💃🏾

Sur les hauteurs de Cayenne, le fort Cépérou accueille une partie des évènements de la journée des peuples autochtones. Lieu très symbolique car il fut justement le théâtre de nombreux combats entre soldats français désireux d’occuper la Guyane et amérindiens défendant leur territoire. – On the hills of Cayenne, Fort Cépérou hosts some of the events of the Indigenous Peoples’ Day. A highly symbolic site, as it was the scene of numerous battles between French soldiers trying to occupy French Guiana, and Amerindians defending their territory.

Gauche : nous assistons à une conférence sur le sujet de la mobilité chez les Kali’na en tant que résilience. Selon l’oratrice, la modernité autorisant à ce peuple de se déplacer plus facilement leur permet d’assumer leurs racines et de diffuser leur culture. Réaction outrée d’un membre du public, qui défend la thèse inverse : le fait d’occuper le territoire permettrait plutôt d’exister et de revendiquer des droits. Droite : coucher de soleil depuis le fort Cépérou. – To the left: we attend a conference on the subject of mobility as resilience among the Kali’na. According to the speaker, modernity has made it easier for the Kali’na to move around, enabling them to assume their roots and disseminate their culture. An outraged member of the audience defends the opposite thesis: occupying the territory would enable them to exist and claim their rights. To the right: sunset from Fort Cépérou.

Le soir tombe sur la deuxième partie de l’évènement, plus porté sur l’artisanat, la nourriture et la musique live. – Night falls on the second part of the event, which is more about crafts, food and live music.

Spectacle de danse et de musique des Arawak – Dance and music show from the Arawaks.

Spectacle de danse et de musique des Kali’na, qui feront participer tout le public à la fin, en transe sur le rythme du tambour. – Dance and music show from the Kali’nas. They will welcome the audience to dance at the end, in trance following the drums rythm.

Vidéos – Videos 📹

Autour de Kourou – Kourou and its surroundings 🇬🇫

  1. Centre Spatial – The Space Centre 🚀
  2. Iles du Salut – The Salvation Islands 🐒
  3. Sentier de la Montagne des singes – The Monkey Mountain hike 🕷
  4. Cartes – Maps 🗺

Nous nous échappons des environs de Cayenne pour visiter deux grands classiques du tourisme guyanais : le Centre Spatial Guyanais (CSG) et les îles du Salut.

We take a little break from Cayenne to visit two of the great classics of Guyanese tourism: the Guiana Space Center and the Salvation Islands.

Centre Spatial – The Space Centre 🚀

Pris en charge par les équipes de la communication du centre spatial, nous embarquons (gratuitement !) dans un bus pour une visite d’un peu plus de 3h. Il fallait bien mettre ces moyens à disposition car le centre fait la superficie des 2/3 de la Martinique, et s’étale sur une bonne partie de la côte guyanaise. Nous visitons la zone de lancement d’Ariane 5 (dont le dernier lancement a eu lieu début juillet 2023), celle du lanceur russe Soyouz (un lancement prévu en avril 2022 a été suspendu pour les raisons que l’on sait), et celle d’Ariane 6 (pas de lancement cette année a priori). Nous faisons également un tour dans les bâtiments qui permettent de voir les salles de contrôle des lancements, toujours impressionnantes. On aimerait y être le jour J. Enfin la visite se termine par un long discours sur la sauvegarde de la biodiversité du site qui compte nombre d’espèces animales, et la façon dont l’impact des lancements sur l’environnement est étudié. « Nous ne sommes pas là pour vous dire que nous ne polluons pas », répète la guide maintes fois au cours de la visite. En effet.

Welcomed by the space center’s communications teams, we board a bus for a 3-hour visit (free of charge!). They have to make these resources available, as the center is 2/3 the size of Martinique, and stretches over a good part of French Guiana’s coast. We visit the now decommissioned Ariane 5 launch zone (whose last launch in July 2023 we missed by a few weeks), that of the halted Russian launcher Soyuz (a launch scheduled for April 2022 has been suspended for obvious reasons), and that of Ariane 6 (no launch before next year apparently). We also take a tour of the buildings and their launch control rooms, which are even more impressive in real life than on screen. We’d love to be there for one of those! Our guide repeatedly mentions « We’re not here to tell you that we don’t pollute. » over the course of our visit. To contrast this our return ride to the visitor’s centre is accompanied by a video on the « extensive efforts » made to safeguard the site’s biodiversity, it is home to a variety of species, and how the environmental impact of the launches are studied. We are not convinced.

Maquette taille réelle d’Ariane 5 à l’entrée du site – Full-scale model of Ariane 5 at the site entrance

Zone de lancement Ariane 5 (on y voit les 4 paratonnerres, les zones de déflections des jets, les rails sur lequels le lanceur arrive au rythme fou de 3 km/h) et les bureaux depuis lesquels se font les lancements. – Ariane 5 launch zone (you can see the 4 lightning rods, the exhaust deflection zones, the rails on which the launcher is brought to the launchpad at the unbelievable speed of 3 km/h) and the Ariane office buildings.

Zone de lancement Ariane 6, bâtiment de construction de la fusée à l’horizontale (technique de construction différente d’Ariane 5, inspirée de Soyouz) et zone de lancement Soyouz. – Ariane 6 launch zone, horizontal construction building (different from the vertical construction for Ariane 5, a technique imitating the assembly of the Soyuz launchers), and the Soyuz launch zone.

Salle de contrôle du centre entier – Control room of the entire space centre.

Iles du Salut – The Salvation Islands 🐒

Les îles du Salut ont un statut ambigü : historiquement le poids est lourd car c’est sur ces trois îles que furent envoyés les condamnés de droit commun les plus dangereux entre la fin du XIXème siècle et la fermeture du bagne en 1946. Pourtant, aujourd’hui elles sont la destination favorite des guyanais le week-end et sont présentées à juste titre comme un paradis avec eau bleue, cocotiers et singes. Ayant lu « Papillon » d’Henri Charrière et les enquêtes d’Albert Londres, nous sommes déjà briefés sur le bagne. La plus grande île, Royale, servait de centre administratif et de logement pour commandants et gardiens. Un bagne s’y trouvait aussi ainsi que les cellules pour les condamnés à mort. L’île de Saint-Joseph en face contenait la Réclusion (appelée la « mangeuse d’hommes » par les bagnards) où le silence était la règle absolue. Enfin, sur la petite île du Diable étaient enfermés les prisonniers politiques comme Alfred Dreyfus en son temps. Les courants très forts qui jettent l’eau contre les rochers entre les trois îles donnent vie aux descriptions de Charrière et rend admirable les efforts de ceux qui ont réussi à s’y échapper. On y passera du temps à observer des singes, des tortues marines visibles depuis le sentier côtier, des agoutis, des paons et de nombreux vestiges du bagne.

The Salvation Islands have occupied very ambigous positions: Historically, they carry a heavy air of their rather grim past, as it was to these three islands that the most dangerous convicts were sent between the end of the 19th century and the closure of the penal colony in 1946. Today, however, they are a preferred weekend destination for the Guyanese and are rightly presented as a paradise of blue water (despite actually being able to swim being highly dependent on temperamental tides), coconut trees and monkeys. Having read Henri Charrière’s book « Papillon » and Albert Londres’s journalistic investigations into the ill-reputed « bagne », we’re already briefed on the penal colony. The largest island, Île Royale, served as an administrative center and accommodation for commanders and guards. It also housed a small penal colony and cells for those sentenced to death. The island of Saint-Joseph contained the Reclusion (called the « man-eater » by the convicts), where the prisoners were under strict surveillance and surrounded by an absolute silence. Finally, on the small Devil’s Island, political prisoners such as Alfred Dreyfus were interned. The very strong currents that throw the water against the rocks between the three islands bring Charrière’s descriptions to life, and make the efforts of those who managed to escape admirable. We spend quite some time observing the islands many monkeys, sea turtles visible from the path, agoutis, peacocks and exploring the many remnants of the penal colony.

Singes capucin et agouti – Capucine monkeys and agouti

Gauche : piscine des bagnards, où les prisonniers pouvaient de temps en temps prendre un bain sans risquer les requins ou les courants. Droite : île saint Joseph. Bas : coucher de soleil en face de l’île au Diable – Left: the bagnards’ pool on Île Royale, where prisoners could occasionally bathe without risking sharks or currents. Right: the seaview from Saint-Joseph island. Bottom: sunset in front of Devil’s Island.

Vue panoramique depuis l’île Saint Joseph – Panoramic view from Saint-Joseph island

Phare et ancien hôpital militaire, cellules des condamnés à mort, asile des aliénés (île Royale) – Lighthouse and former military hospital, death row cells, asylum (Île Royale)

Cimetière des enfants de surveillants (Royale), celui des familles de surveillants (Saint-Joseph), la Réclusion (Saint-Joseph) – Cemetery for the children of the guards and administrators (Île Royale), guards’ families cemetery (Saint-Joseph), the Réclusion (Saint-Joseph)

Chapelle et maison de surveillant sur l’île Royale. C’est ici que nous dormirons, au lieu d’un dortoir hamac situé dans les anciennes cuisines comme prévu au départ, une option qui nous a été proposée car l’auberge n’a pas réussi à nettoyer le dortoir entre notre arrivée le matin et le retour après nos balades le soir. – Chapel and guard’s house on Île Royale. This is where we’ll be sleeping, instead of in a hammock dormitory in the old kitchens as originally planned, an option offered to us because they were unable to clean the dormitory between our arrival in the morning and when we returned from our explorations in the early evening.

Sentier de la Montagne des singes – The Monkey Mountain hike 🕷

Ce sentier d’environ 4 km n’a pas apporté les promesses que son nom suggère (pas de singe en vue), mais offre une belle montée en forêt jusqu’à un carbet depuis lequel on observe le fleuve Kourou et le centre spatial. Sous une chaleur et une humidité accablante, nous avons bien transpiré.

This 4 km trail didn’t come through on the promise its name suggests (no monkeys anywhere in sight), but it did offer a nice hike (uphill!) through the forest to a carbet from which you can see the Kourou river and the space center. In the sweltering heat and humidity, we really worked up a sweat.

Les criques à traverser donnent lieu à des jeux d’équilibristes mais pas de chaussure mouillée à signaler cette fois. – The creeks to be crossed give rise to a balancing act, but no wet shoes to report this time.

Le carbet au sommet est le lieu de vie d’une multitude d’araignées ! On voit également au loin la maquette Ariane 5 – The carbet on top is home to thousands of spiders! You can see the Ariane 5 model from afar.

Vue de la zone de lancement (Ariane 5 ou 6 ??) depuis le sentier. View of the launch zone (of Ariane 5 or 6??) from the hike.

Cartes – Maps 🗺

De haut en bas : les îles du Salut, notre logement à Kourou, le Centre Spatial, le sentier de la Montagne des singes. (Organic Maps) – From top to bottom: Salvation Islands, our accomodation in Kourou, the Space Centre and the Monkey Mountain hike. (Organic Maps)

Premiers pas en Guyane – Our first steps in French Guiana 🇬🇫

  1. Cayenne 🌶
  2. Sentier de Rorota 🦥
  3. Sentier de Montabo 🐟
  4. Plage de Montjoly – Montjoly beach 🐢
  5. Cartes – Maps 🗺

En arrivant en Guyane, le contraste avec la Martinique nous apparaît immédiatement : il y a de l’espace. Les rues sont larges, les maisons et immeubles aussi, on est bien en Amérique du Sud et plus sur une petite île des Caraïbes ! Nous logeons dans une résidence à l’américaine à Cayenne chez Méline, l’amie d’une amie qui est en vacances en métropole et nous laisse appartement, voiture, hamacs etc. Quelle gentillesse ! Par contre pas de wifi ce qui ralentit considérablement notre rythme de publication. La résidence a même une piscine et un chemin qui descend vers la plage de Montabo. La mer est assez vaseuse comme attendu, car elle charrie les alluvions du fleuve Amazone. L’appartement est spacieux, a un balcon qui donne sur la verdure (perroquets, geckos et iguanes passent tranquillement devant chez nous) et on peut faire la sieste sur le hamac tendu entre les barreaux du balcon. Un luxe auquel il est facile de s’habituer… Mais pour les premiers jours, le temps de planifier les activités de la suite, nous allons explorer Cayenne et les sentiers accessibles autour de la ville. En peu de jours, nous observons tellement de faune et de flore !

Arriving in French Guiana, the contrast with Martinique is immediately apparent: there’s plenty of space here. The streets are wide, and so are the houses and buildings – this is South America, not some small Caribbean island! We’re staying in an American-style residence in Cayenne at Méline’s, a friend of a friend who’s on vacation in mainland France, leaving us her apartment, car, hammocks and all. Such kindness! Only no wifi, so this slows down our posting rythm. The residence even has a swimming pool and a path leading down to Montabo beach. The sea is quite muddy, as expected as it carries alluvial deposits from the Amazon River. The apartment is spacious, has a balcony overlooking the vegetation (parrots, geckos and iguanas pass quietly by) and you can nap on the hammock stretched between the bars of the balcony. A luxury that’s easy to get used to… So for the first few days, while we plan what to do next, we explore Cayenne and the accessible trails around the city. In just a few days, we can see so much flora and fauna!

Coucher de soleil sur la plage de Montabo – Sunset on the Montabo beach.

Cayenne 🌶

Le samedi matin, c’est le marché aux fruits et légumes à Cayenne. Nous y constatons le côté cosmopolite de la ville : on y parle espagnol, portugais, chinois, créole et bien sûr français. Côté nourriture, on y propose entre autres manioc doux, piment végétarien (qui ne pique pas), papaye, aubergines, cassave (galette de manioc cuite), mandarines, bananes, pitaya (fruit du dragon)… – On Saturday morning is the fruit and vegetable market in Cayenne. It’s a cosmopolitan place, where Spanish, Portuguese, Chinese, Creole and, of course, French are spoken. The food on offer includes sweet manioc, vegetarian chillis (which is not spicy), papayas, eggplants, cassav (cooked manioc pancake), mandarins, bananas, pitayas (dragon fruit)…

Mairie de Cayenne – Cayenne’s townhall

Place des Palmistes, au coeur de la ville – Palmistes’ square, at the heart of the city.

Sentier de Rorota 🦥

Il est temps de se lancer sur la terre ocre guyanaise et à travers la forêt dense avec ce sentier qui passe autour d’une petite colline aux abords de Cayenne. On y trouve des lacs artificiels qui alimentent la ville en eau potable depuis le XVIIIe siècle, mais aussi des arbres à grosses racines appelés fromagers et déjà vus en Martinique. A certains moments lorsqu’on est en hauteur, on distingue par certaines trouées les plages qui se situent en contrebas et quelques îlets. C’est également un site où les paresseux à trois griffes viennent goûter les feuilles du bois canon, alors nous espérons en aperçevoir.

It’s time to set off onto the red soil of French Guiana and into the dense (secondary) forest on this trail that winds around a small hill on the outskirts of Cayenne. Here you’ll find artificial lakes that have supplied the city with drinking water since the 18th century, as well as trees with immense roots known as fromagers and that we already have seen in Martinique. At times, when the path is higher up, you can see the beaches below and a few islets through gaps in the greenery. This is also a site where three-clawed sloths live and feed on the leaves of the bois canon, so we hope to catch a glimpse of one.

C’est parti pour une boucle de 6 km environ, et 2h30 de parcours. – Let’s go for a 6 km loop and about 2h30 walk.

Petite cascade sur une portion du trajet qui longe une rivière, et vue sur la mer. – Little cascade on a section of the path that goes along a river and seaview from a more elevated stretch of the path.

Sur la fin du parcours, alors que nous n’avions jusque là vu uniquement des lézards, papillons et oiseaux, quelque chose secoue fortement les feuilles autour de nous. Des petits singes sont partout dans la canopée, et sautent de branche en branche afin de passer au-delà du sentier sur lequel nous nous trouvons. Ils sont silencieux, mais leur chute dans les feuilles les rend moins discrets. Nous les suivons puis ils disparaissent peu à peu. Presqu’arrivés au parking, encore des singes qui jouent dans les arbres au même niveau que nous, et viennent boire dans les héliconiacées. En regardant une dernière fois dans les arbres, nous voyons un paresseux bouger ! Sûrement dérangé dans sa sieste par les singes, il évalue un peu la situation autour de lui, change de position et semble se rendormir. Nous attendrons un peu de voir s’il bouge encore mais plus aucun mouvement de sa part.

Towards the end of the trail, when we’d previously only seen lizards, butterflies and birds, something shakes the leaves around us. Small monkeys are everywhere in the canopy, leaping from branch to branch to get past the path we’re on. They are silent, but their fall into the leaves makes them less discreet. We follow them, then they gradually disappear. Almost back at the parking lot, more monkeys play in the trees at the same level as us, and come to drink from the heliconias. Looking into the trees one last time, we see a sloth moving! Probably disturbed in his nap by the monkeys, he assesses the situation around him, changes position and seems to go back to sleep. We wait a while to see if he moves again, but there’s no more movement.

Sentier de Montabo 🐟

Rien de bien particulier sur ce sentier de 4 km environ et très fréquenté (c’est ici semble-t’il que les guyanais font leur jogging !), à part qu’il traverse une forêt dense et offre quelques accès à la mer. Il paraît qu’on peut observer des dauphins à l’horizon, mais pas de chance cette fois pour nous. Nous observons en revanche un poisson d’eau douce très amusant, le poisson gros yeux (ou quatre yeux) qui a la capacité de voir dans l’eau et dans l’air simultanément. Il évolue donc toujours en surface, afin de surveiller ses prédateurs à plumes (les aigrettes par exemple) et chasser sous l’eau. Se déplaçant en bande, il semble s’amuser des vagues autour de lui.

There’s nothing very special about this 4 km trail, which is very popular with the locals (this seems to be where the Guyanese go running!), apart from the fact that it passes through dense forest and offers some access to the sea. Supposedly dolphins can be seen on the horizon, but no luck for us this time. We did, however, spot a very amusing freshwater fish, the big-eyed (or four-eyed) fish, which has the ability to see both under-water and in the air simultaneously. This means it’s always on the surface, watching out for feathered predators (such as egrets) and hunting underwater. Moving in packs, it seems to enjoy the waves around it.

Plage de Montjoly – Montjoly beach 🐢

Cette plage, non loin de Cayenne, est connue pour accueillir nombre de tortues luths, tortues vertes et olivâtres pendant la période de ponte qui se termine tout juste. Nous nous y baladons en fin de journée et assistons au spectacle d’un coucher de soleil absolument fantastique couplé à un lever de lune rouge, pendant que quelques bébés tortues qui venaient tout juste d’éclore tentaient de rejoindre la mer. Cela nous a rappelé fortement notre voyage au Costa Rica où nous avions assisté à la même scène pendant la nuit noire. Sous la surveillance d’un bon groupe d’humains, toutes les tortues ont trouvé le chemin de l’eau. Pas de tortue venue pondre en revanche, mais nous avons eu un tout autre privilège !

This beach, not far from Cayenne, is known for hosting a large number of leatherback, green and olive turtles during the egg-laying season, which is just coming to an end. We take a stroll there at the end of the day and witness an absolutely fantastic sunset coupled with a the rising of a red moon (or blood moon), as a few baby turtles that have just hatched try to make their way to the sea. It reminds us strongly of our 2016 trip to Costa Rica, where we had witnessed the same scene in the dark of night. Under the watchful eyes of a pretty big (but unexpectedly considerate, careful and discreet) group of humans, all the turtles find their way to the water. We don’t see any turtles laying eggs as we’d hoped but somehow this seems like an even better treat altogether!

Entrée de la plage de Montjoly et selfie devant le coucher de soleil. – Entrance to the Montjoly beach and selfie in front of the sunset.

Lever de lune devant un bébé tortue presque au bout du chemin. – Moonrise in front of a baby turtle almost at sea.

Juste pour le plaisir de la vue… – Just for the pleasure of the view…

Cartes – Maps 🗺

De droite à gauche : marché de Cayenne, notre résidence et le sentier Montabo juste derrière, plage de Montjoly, sentier de Rorota (Organic Maps). – From left to right: Cayenne’s market, our accomodation and Montabo hike just behind, Montjoly beach, Rorota hike (Organic Maps).

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