Salvador de Bahia 🇧🇷

  1. Pelourinho 🥁
  2. Barra 🚲
  3. Cartes – Maps 🗺

En quittant São Luis du Maranhão, nous traversons deux nouveaux états : le Piauí en passant une nuit à Teresina à côté du terminal de bus après un trajet de 8h environ et enfin Bahia après 21h de bus à nouveau. Nous commençons à nous habituer à la nuit dans le bus, aux arrêts multiples en pleine nuit et aux snacks à moitié bons qui constituent nos repas. Nous sommes contents d’arriver à Salvador, ville qui fascine Matt en particulier pour sa connexion profonde à la musique et à la culture nordestine. Pour en profiter pleinement et avant de s’arrêter pour quelques semaines au sein d’un camping dans les terres de l’état de Bahia, nous passons deux jours dans le centre historique appelé Pelourinho et celui de Barra, plus au sud et en bord de mer.

Leaving São Luis in Maranhão, we cross two new states: first Piauí, spending a night in Teresina next to the bus terminal after a journey of around 8 hours, and then Bahia after another 21-hour bus ride. We’re getting used to the night in the bus, the multiple stops in the middle of the night and the half-baked snacks that make up our meals. We’re happy to arrive in Salvador, a city that fascinates Matt in particular for its deep connection to Nordeste’s music and culture. To make the most of it, and before stopping off for a few weeks at a campsite more inland within the state of Bahia, we spend two days each in the historic center (Pelourinho) and in Barra, further south by the seaside.

Pelourinho 🥁

La place du Pelourinho, dans le quartier du même nom, est tristement nommée ainsi pour avoir accueilli pendant la période coloniale le carcan (« pelo » en portugais) qui punissait publiquement les esclaves ayant commis des infractions. Aujourd’hui, c’est un haut lieu du tourisme avec la maison de Jorge Amado (écrivain bahianais, connu en France et promu commandeur de la Légion d’honneur en 1984) et la photo de Michael Jackson (voir plus bas). – The Pelourinho square, in the district of the same name, is sadly named after the pillory (« pelo » in Portuguese) that was used during the colonial period to publicly punish slaves for their offenses. Today, it’s a major tourist hub, with the house of Jorge Amado (a Bahian writer, renowned in France and named Commander of its Legion of Honor in 1984) and a photo of Michael Jackson on the balcony visible in his famed music video (see below).

Nous logeons à l’auberge de jeunesse Laranjeiras Hostel, très propre et accueillante, située en plein centre historique en face du bâtiment accueillant Olodum, groupe culturel participant au fameux carnaval de Salvador et école de tambour. Ce groupe, qui combat le racisme et soutient la communauté afro-brésilienne, est connu pour avoir participé à des chansons connues mondialement comme « They don’t care about us » de Michael Jackson et « The obvious child » de Paul Simon, tous deux venus dans le quartier pour rencontrer les batteurs et enregistrer leurs clips. La présence de la police militaire est continue dans le quartier, et en particulier au pied de l’auberge de jeunesse, afin d’assurer la sécurité. Comme à São Luis, nous emportons très peu d’affaires de valeur avec nous et ne traînons pas trop le soir. Nous ne nous sommes absolument pas sentis en insécurité.

We’re staying at the very clean and welcoming Laranjeiras Hostel, located in the heart of the historic center, opposite the building housing Olodum, a cultural group and drum school that participates in Salvador’s famous carnival. This group, which fights racism and supports the Afro-Brazilian community, is known for having taken part in world-famous songs such as « They don’t care about us » by Michael Jackson and « The obvious child » by Paul Simon, both of whom came to the district to meet the drummers and record their videos. There’s a constant presence of military police in the area, particularly at the foot of the hostel, to ensure security. As in São Luis, we take very few valuables with us and don’t hang around outside too much in the evenings as advised by the locals. Nonetheless, we didn’t really feel unsafe anywhere we went.

Olodum propose des sessions de tambours aux touristes de passage. – Olodum proposes drums sessions for tourists.

Le bas de la place du Pelourinho avec d’un côté le quartier adjacent, et de l’autre nous devant la place elle-même avec la maison de Jorge Amado en bleu. On y trouve également la fenêtre où Michael Jackson chante dans son clip, ainsi qu’un musée de la gastronomie bahianaise assez déçevant. Le groupe Olodum est juste en face de l’auberge de jeunesse. – The lower part of the Pelourinho square, with the adjacent neighborhood on one side, and the square itself on the other, with Jorge Amado’s house in blue. There’s also the window where Michael Jackson sings in his video, and a rather disappointing museum of Bahian gastronomy. The Olodum group is just opposite the youth hostel.

Les églises sont partout, celle de Nossa Senhora do Rosário dos Pretos à gauche et celle de São Francisco, réputée pour ses décorations dorées et très chargées (à droite et en bas). – Churches are everywhere, the one of Nossa Senhora do Rosário dos Pretos on the left and the interior of the one of São Francisco, renowned for its gilded, highly charged decorations (on the right and at the bottom).

Vue sur la baie de tous les saints (« Bahia de todos os santos ») et sur les toits de Salvador depuis le haut de la maison Jorge Amado. – View over the bay of all saints (‘Bahia de todos os santos’) and over Salvador’s rooftops from the top of Jorge Amado’s house.

Ruelles du Pelourinho et version végétarienne de la spécialité bahianaise, la Moqueca (ragoût de poisson avec tomates, poivrons, citron, ail et coriandre servi dans un plat en terre cuite). – The small streets of Pelourinho and the vegetarian version of the Bahian specialty, Moqueca (fish stew with tomatoes, peppers, lemon, garlic and coriander served in an earthenware dish).

Le quartier du Pelourinho est situé en hauteur, et est relié à la ville basse par deux téléphériques. Sur les hauteurs du quartier, un musée en hommage aux bahianaises exhibe une statue la représentant. Le personnage de la bahianaise, en costume traditionnel et vendant les plats typiques dans la rue, est très représenté dans Salvador. – The Pelourinho district is located high up, and is linked to the lower town by two cable cars. In the upper part of the district, a museum pays tribute to the Bahaiana, with a statue representing her. The figure of the Bahaiana, dressed in traditional costume and selling typical dishes on the street, is very present in Salvador in statues and women outside of shops and restaurants dressed up accordingly.

Palacío Rio Branco

Depuis le Pelourinho, on peut admirer la baie et le soleil qui s’y couche. – From Pelourinho, we can admire the bay and the sunset.

La musique résonne dans les rues toute la journée, mais la nuit aussi, entre joueurs de rue et roda de samba. D’un côté, les différents groupes (ou « blocos ») se succèdent et entrent en compétition. De l’autre, les danseuses s’activent entourées des bahianaises en costume. – Music resounds in the streets all day and night long, with street players and rodas de samba. On one side, the different groups (or « blocos ») do their best to compete with each other. On the other, the dancers move surrounded by women in Bahian traditional costume.

Le musée du carnaval célèbre l’autre aspect culturel très important de la ville. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes se regroupent pour chanter et danser dans le carnaval de rue, et pour admirer les écoles de samba. A l’origine réservé pour l’élite, le carnaval est peu à peu devenu populaire grâce aux populations afro-brésiliennes qui se le sont approprié. Le musée retrace son histoire, et montre les costumes et instruments typiques de cette période de l’année où tout est permis. Les styles de musique et les chanteurs et chanteuses sont également expliqués en détails. – The Carnival Museum celebrates the other very important cultural aspect of the city. Every year, tens of thousands of people gather to sing and dance in Salvador’s street carnival, and to admire the samba schools. Originally reserved for the elite, carnival has gradually become popular, largely thanks to the Afro-Brazilian inhabitants who have woven in different cultural influences and made it their own. The museum retraces the history of the carneval, and shows the costumes and instruments typical of this time of year, when anything goes. Musical styles and singers are also explained in detail.

Barra 🚲

Dans le quartier de Barra, plus au sud et en bord de mer, l’ambiance change radicalement. Ici, on croise des surfeurs, des petits vendeurs de rue, des restaurants branchés et véganes, et les gens habitent dans de grands immeubles. Nous logeons chez l’habitant qui nous conseille de louer des vélos à la journée, ce qui s’avère une très bonne idée car ainsi nous avons pu longer la côte pendant 2 heures environ jusqu’au quartier de Itapua et profiter de l’océan. Pas de baignade cependant car il fait plus frais en fin de journée que dans les autres états que nous avons traversés et nous nous habituons sûrement à la chaleur depuis le début du voyage.

In the Barra district, further south and by the sea, the atmosphere changes radically. Here, we meet surfers, small street vendors, hyped and vegan restaurants and people live in large apartment buildings. We stayed with a local who advised us to rent bicycles for the day, which turned out to be a very good idea as we were able to ride along the coast for around 2 hours until the Itapua district and enjoy the ocean view. No swimming, however, as it’s cooler at the end of the day than in the other states we’ve crossed, and we’re surely getting used to the heat by now.

Première soirée à Barra avec son phare et son bord de mer bien venteux. Nous ressentons les premiers frissons de fraîcheur depuis le départ. – First evening in Barra, with its lighthouse and windy seafront. We feel the first chills since we set off from Europe.

Vues de notre parcours à vélo. – View from our bike ride.

Le soir nous prenons un taxi vers un autre quartier de Salvador pour aller voir Marivaldo Paiva (à droite), musicien et ami de 20 ans de la cheffe de choeur de Matt. Une vraie expérience locale, nous étions clairement les seuls touristes au milieu des amis de Marivaldo. Ce fut un plaisir de l’écouter. – In the evening, we took a cab to another neighborhood to see Marivaldo Paiva (on the right), musician and 20-year friend of Matt’s choir leader. A true local experience, we were clearly the only tourists among Marivaldo’s friends. It was a pleasure to listen to him.

Cartes – Maps 🗺

En haut : notre logement dans le Pelourinho, en bas celui dans le quartier de Barra. (Organic Maps) – On the top: our accomodation in Pelourinho, at the bottom the one in the Barra neighborhood. (Organic Maps)

São Luis – Lençois Maranhenses 🇧🇷

Après environ 27h de bus entre Santarém et la ville de Marabá où nous restons deux nuits (rien de bien joli dans cette ville en bord de fleuve du sud de l’état de Pará), nous prenons enfin le train dont Nat avait envie et qui relie Marabá et São Luis dans l’état du Maranhão. Cette ligne de chemin de fer est opérée par les compagnies minières de la région et servent principalement à transporter les ressources extraites. Nous passons donc 13h en classe économique dans un train relativement confortable mais qui ne traverse pas de paysages inoubliables.

After a 27-hour bus journey between Santarém and the town of Marabá, where we stayed two nights (nothing very pretty about this riverside town in the south of the state of Pará), we finally catch the train Nat had been looking forward to, which links Marabá and São Luis in the state of Maranhão. This railway line is operated by the region’s mining companies and is mainly used to transport the resources extracted. We spend 13 hours in economy class on a relatively comfortable train, but it didn’t take us through any unforgettable landscapes.

  1. São Luis
  2. Lençois Maranhenses
  3. Cartes – Maps 🗺

São Luis

La ville de São Luis est une la seule capitale de region Brésilienne fondé à l’origine par des colons français (nous apprenons que la ville de Cancale fête régulièrement la création de São Luis au son des tambours brésiliens) et est réputée pour ses « azulejos » (faïences sur les murs), ainsi que pour son quartier historique classé au patrimoine mondial de l’Unesco et ses musées pour la plupart gratuits qui célèbrent le mode de vie des habitants du Nordeste. Comme dans beaucoup de grandes villes, la réputation est mauvaise concernant la sécurité donc nous ne nous y attardons pas trop la nuit et nous promenons avec très peu d’affaires de valeur sur nous. Ce n’est qu’un passage éclair car notre objectif est plus lointain : la ville de Barreirinhas qui nous rapproche du parc national des Lençois Maranhenses.

The state capital of São Luis is the only one of its kind in Brazil originally founded by the French (we learn that the town of Cancale in Brittany regularly celebrates the creation of São Luis to the sound of Brazilian drums) and is famous for its ‘azulejos’ (painted tiles, often in blue or ‘azul’ in Portuguese), as well as its historic quarter which is a UNESCO World Heritage Site and its museums (often free) that celebrates the way of life of the inhabitants of the Nordeste and allow glimpses into the regions past. As in many big cities, it has a poor reputation for security, so we don’t linger outside at night and walk around with very few valuables on us. It’s only a brief stopover, as our objective is further away: the town of Barreirinhas, which brings us closer to the Lençois Maranhenses national park.

Catedral da Nossa Senhora Vitória

Notre auberge de jeunesse à São Luis, une ancienne maison au style colonial que nous avons apprécié. Malheureusement la piscine n’est pas suffisamment propre pour pouvoir en profiter. – Our hostel in São Luis is an old colonial-style house that we really enjoyed. Unfortunately, the swimming pool is not clean enough to enjoy it.

Différents « azulejos » que nous croisons dans le centre historique. – Different sorts of ‘azulejos’ that we encounter in the historical center.

Petites ruelles souvent garnies de restaurants et bars. – The small sidestreets feature numerous restaurants and bars.

Sur notre chemin de retour vers l’auberge de jeunesse, nous sommes arrêtés par un professeur d’histoire qui emmène ses élèves de 16 ans parcourir les rues du centre historique. Nous sommes une curiosité pour eux (en particulier connaissant l’histoire française de la ville), les élèves nous posent plein de questions et tiennent à avoir la photo souvenir avec nous. – On our way back to our hostel, we were stopped by a history teacher who was taking his 16-year-old students through the streets of the historic centre. We were a curiosity for them (especially knowing the French history of the city), the pupils asked us lots of questions and wanted to have a souvenir photo with us.

Lençois Maranhenses

Malgré les grandes distances parcourues, nous tenions à visiter ce parc national des Lençois Maranhenses avant la saison sèche car ce paysage lunaire de dunes de sables blanc entremêlées de lagunes aux couleurs bleu/vert n’aurait pas été le même. En pleine saison sèche, les lagunes se vident et ne restent que les dunes. La meilleure saison pour en profiter pleinement et s’y baigner est le mois de juin, donc nous sommes un petit peu tard dans la saison et l’eau est un peu basse. Depuis la ville de Barreirinhas, sans charme mais avec un bord de rivière vivant, nous faisons deux visites vers Lagoa Azul et Lagoa Bonita le premier jour, puis vers le village d’Atins et les lagunes proches le lendemain. Pour atteindre les dunes, le trajet d’une heure environ se fait en 4×4 les roues dans le sable, et les touristes à l’arrière comme dans un camion de marchandises. Cela secoue ! Mais le jeu en vaut la chandelle.

Despite the long distances covered, we were keen to visit the Lençois Maranhenses National Park before the dry season, as this lunar landscape of white sand dunes interspersed with blue-green lagoons would not have been the same. At the height of the dry season, the lagoons empty and only the dunes remain. The best time to enjoy it fully and swim there is June, so we’re a little late in the season and the water is a little low. From the town of Barreirinhas, which isn’t very charming but has a lively riverside, we set out for visits to Lagoa Azul and Lagoa Bonita on the first day, then to the village of Atins and the nearby lagoons on the second. To reach the dunes, the journey of around an hour is made in a 4×4 vehicle with, wheels in the sand, and packs the tourists in the back like merchandise. It’s a bumpy ride! But it’s well worth the effort.

L’activité de la ville de Barreirinhas se passe principalement sur les bords du fleuve. Une dune de sable sépare même la rive de l’artère principale de la ville. – Most of the activity in Barreirinhas takes place on the banks of the river. A sand dune even separates the riverbank from the town’s main street.

Difficile de sortir le téléphone pour capturer ce moment, mais nous avons tenté ! – It was hard to get the phone out to capture the moment, but we gave it a go!

Une fois le trajet en 4×4 passé, nous découvrons des dunes de sable blanc à perte de vue. Entre les dunes, les lagunes à eau relativement fraîche, agréables pour la baignade. – After the 4×4 journey, we discover white sand dunes as far as the eye can see. Between the dunes are lagoons with relatively fresh water, ideal for swimming.

L’occasion pour de multiples selfies ! – A good occasion to take many selfies!

Le vent crée des formes splendides sur le sable. – The wind creates wonderful shapes in the sand.

D’un côté les dunes et les lagunes… – On one side, the sand dunes and lagoons…

…de l’autre côté, la savane avec ses buissons et arbres s’étend à perte de vue. – …on the other side, the savannah with brushes and trees as far as the eye can see.

Le deuxième jour, notre 4×4 reste coincé dans le sable : les dunes étant souvent changeantes, les « routes » prises par les chauffeurs habituellement ne sont pas toujours praticables. Pas de panique, d’autres 4×4 sont venus en aide immédiatement et sans même leur aide le chauffeur a trouvé une voie de sortie. – On the second day, our 4×4 got stuck in the sand: as the dunes often change, the ‘roads’ usually taken by drivers are not always practicable. No need to panic, other 4X4 vehicles came to the rescue immediately and before anyone can step in to help the driver has already found a way out.

Nous sommes passés trop vite dans le très beau village d’Atins sans pouvoir prendre de photo, mais le parcours propose de s’arrêter sur deux plages de l’océan Atlantique, dont celle du village où se pratique le kitesurf. L’océan est curieusement très peu salé. – We passed too quickly through the beautiful village of Atins without being able to take any photos in the town, but the route includes stops at two beaches on the Atlantic Ocean, including the village beach, a prime spot for kitesurfing.

Le jeu sur les dunes est de rouler dans le sable depuis le haut de la dune jusqu’à la lagune en contre-bas. Nous nous sommes prêtés au jeu. One of the most popular games on the dunes is to roll in the sand from the top of the dune to the lagoon below. We played the game.

Cartes – Maps 🗺

De gauche à droite : la ville de São Luis, le parc national des Lençois Maranhenses, la ville de Barreirinhas et le village d’Atins. (Organic Maps) – From left to right: the city of São Luis, the national park of Lençois Maranhenses, the city of Barreirinhas, and the village of Atins. (Organic Maps)

Alter do Chão 🇧🇷

  1. Plages – Beaches 🏖
  2. Forêt – Forest 🐜
  3. Nourriture – Food 🍚
  4. Fêtes – Parties 👗
  5. Cartes – Maps 🗺

Notre point de chute pour plusieurs jours après notre passage éclair à Santarém est la petite ville d’Alter do Chão, réputée pour ses plages de sable fin sur les rives du fleuve Tapajós pour son ambiance décontractée, pour sa proximité avec la forêt amazonienne et pour les options végétariennes de ses restaurants ! Nous y sommes en pleine « fête du Sairé », fête de la mi-septembre pendant laquelle les habitants ressortent costumes et instruments traditionnels. Une vraie ambiance brésilienne. De plus, nous y retrouvons nos amis du bateau, et rencontrons de nouvelles personnes comme Juliane abordée sur une plage au coucher de soleil ou un groupe de touristes américains et brésiliens qui font les mêmes visites que nous et avec qui nous ferons la fête. En se baladant le soir, on rencontre également des personnes croisées la veille qui nous saluent, ou encore nos hôtes chez qui on a logé. Cela nous fait presque sentir que nous appartenons à cette petite communauté le temps de quelques jours et quelques soirées. Un sentiment bien agréable.

Our stop-off point for several days after our whirlwind visit to Santarém is the small town of Alter do Chão, renowned for its fine sandy beaches on the banks of the Tapajós river, its relaxed atmosphere, its proximity to the Amazon rainforest and the vegetarian options in its restaurants! We’re in the middle of the « Sairé Festival », a mid-September celebration when the locals bring out their traditional costumes and instruments. A real Brazilian atmosphere. What’s more, we were able to catch up with our friends from the boat, and meet new people like Juliane, whom we meet on a beach at sunset, and a group of American and Brazilian tourists who were doing the same sightseeing as us and with whom we partied. (One of them turns out to be a close friend of one of Nat’s former colleagues. The world is so small!) As we stroll around in the evening, we also meet people we’ve bumped into the day before who say hello to us, or our first hosts in Alter who teach us Carimbo dance moves. It almost makes you feel like you belong to this little community for a few days. A very pleasant feeling indeed.

Plages – Beaches 🏖

La plage principale d’Alter do Chão (Ilha do Amor) est juste en face du centre-ville. Pour y accéder, des bateaux nous attendent en contre-bas. C’est à la force des bras que l’on se fait transporter sur les quelques mètres qui séparent la ville de cette langue de sable. – The main beach of Alter do Chão (Ilha do Amor) is just opposite the town centre. To get there, people are waiting below to transport us paddling on a small boat.

Transportés en bateau à moteur sur le fleuve Tapajós (qui peut être très agité, nos fesses s’en souviennent !), nous découvrons les belles plages qui le bordent. L’eau est chaude et peu profonde. – Transported by motorboat on the Tapajós river (which can be very turbulent, as our backs and bottoms will remember for some time to be!), we discover the beautiful beaches bordering it. The water is warm and shallow.

Nous verrons chacun des couchers de soleil, immanquables, que ce soit dans l’eau ou sur le sable. – We’ll be watching every single incredible sunset, from the water or on the beach.

Les couleurs maginifiques du soir, même les chiens apprécient ! – Wonderful colors of sunset that even Matt’s new doggie friend enjoys!

Forêt – Forest 🐜

Pour nos 4 premières nuit nous dormons chez Graziela qui tient une résidence artistique en plein coeur de la forêt et à quelques minutes en voiture du centre d’Alter do Chão. Ce lieu magique nous marquera pour un moment, entre mygales au plafond, singes qui viennent nous réveiller et fraîcheur de la forêt la nuit. De plus, Graziela (ancienne dentiste du sud du Brésil qui a senti un besoin de connexion avec la nature après la pandémie de Covid) nous inclut parmi ses colocataires et amis. Le premier soir fut l’occasion d’une roda de samba endiablée avec notamment Helder (nom de scène Catraca), musicien épatant qui apprend à Matt l’utilisation du tambourin (pandeiro) et avec qui nous gardons contact pour de futurs échanges musicaux, qui sait ?

For our first 4 nights, we’re staying with Graziela, who runs an artistic residence right in the heart of the forest (Campo do Heliantos), a few minutes drive from the centre of Alter do Chão. We will remember this magical place for a long time, with the monkeys waking us up and the coolness of the forest at night as well as the magnificient but huge tarantulas on the ceiling. What’s more, Graziela (a former dentist turned writer from southern Brazil who felt the need to connect with nature after the Covid pandemic) made us feel very welcome among her flatmates and friends. Just after arriving on the first night, we enjoy a lively samba roda with Helder (stage name Catraca), an amazing musician who is teaching Matt how to play the tambourine (pandeiro) and with whom we are keeping in touch for future musical exchanges, who knows?

Notre chambre chez Graziela, ouverte sur la forêt. – Our room at Graziela’s, completely open towards the forest.

Roda de samba avec Catraca – Roda de samba with Catraca

Une des trois mygales avec lesquelles nous partageons la chambre… – One of the three tarantulas we share the room with…

Un matin, le bruit dans les feuilles autour de nous nous réveille, et nous découvrons trois espèces de singes différents en train de se balader entre les branches ! Un spectacle merveilleux. – One morning, we wake up to the sound of the rustling leaves around us, and discover three different species of monkeys jumping around between the branches! A wonderful sight.

Visite de la réserve naturelle forestière FLONA où tout nous apparaît encore plus grand qu’en Guyane. Les guides nous font voir comment la forêt est utilisée comme ressource par les habitants qui y ont un droit d’accès protégé et exclusif (récolte du latex, antimoustique à base de fourmi, plante anti-diarrhée et une multitude d’autres savoirs ancestraux). – A visit to the FLONA forest nature reserve, where everything seems even bigger than in French Guiana. The guides show us how the forest is used as a resource by the inhabitants, who have protected and exclusive rights of access to it (latex harvesting, ant-based mosquito repellent, anti-diarrhoea medication and a host of further ancestral knowledge).

Vue panoramique depuis la FLONA – Panoramic view of the FLONA reserve

Un autre lieu magique visité le lendemain, la forêt enchantée (Floresta encatada) immergée pendant la partie de l’année la plus humide, et à sec le reste du temps. Nous naviguons paisiblement entre les arbres, le silence est presque parfait (même si d’autres touristes bruyants nous agacent). Notre guide aperçoit des loutres que nous ne pouvons pas voir. – We visit another magical place the next day, the enchanted forest (Floresta encatada), which is completely under water during the rainy season and flooded or dry the rest of the time. We advance peacefully between the trees, the silence almost perfect (even if we were annoyed by other noisy tourists). Our guide spots some otters that we can’t see.

May, qui travaille chez Graziela, nous emmène découvrir les plages et la forêt enchantée. Il est adorable et nous raconte beaucoup d’histoires et de légendes. – May, who work with Graziela, takes us to discover the beaches and the enchanted forest. He is adorable and tells us lots of stories and legends.

Nous passons également voir une communauté vivant le long du fleuve et qui protège une espèce de tortue dans un sanctuaire impressionnant à voir. Ils cultivent également le miel de différentes abeilles. – We also visit a community living along the river that protects a species of turtle with an impressive sanctuary. They also harvest honey from a variety of bees.

Nourriture – Food 🍚

Le plat végétarien classique : riz, pâtes, salade, haricots, farofa. Nous le prenons dans un petit restaurant d’Alter do Chão où la serveuse parle français et a vécu 12 ans à Aubagne, pas très loin de la famille de Matt. Le monde est petit. – The classic vegetarian dish: rice, pasta, salad, beans, farofa. We have it in a small restaurant in Alter do Chão where the waitress speaks French and lived for 12 years in Aubagne, not far from Matt’s family. As we said, it’s a small world.

Notre petit-déjeuner favori chez Graziela : la tapioquinha. A base de farine de tapioca, se mange avec un peu de miel, de la pâte à tartiner, ou bien des oeufs et du fromage. – Our favourite breakfast at Graziela’s: May’s famous tapioquinha. Made from tapioca flour, it can be eaten with a little honey, chocolate spread or eggs and cheese.

La pizza brésilienne à pâte épaisse, est plutôt destinée à être partagée par toute la tablée. – The thick-crust Brazilian pizza is designed to be shared by the whole table.

Au restaurant vegan Siría, le repas est délicieux. – At Siría, a vegan restaurant, the food was delicious.

Fêtes – Parties 👗

Quelques caïprinhas avec Juliane et Heloisa… – A few caïpirinhas with Juliane and Heloisa

…et d’autres avec Jenny et Esmeralda, nos amis américaines pour la soirée. – …and others with Jenny and Esmeralda, our new American friends.

Lors de notre première soirée, nous assistons à un festival nommé « L’Amazonie debout » (selon notre compréhension), dédiée à la sauvegarde de ce territoire et de ses habitants. Nous y voyons des pancartes « Nous sommes la dernière génération à pouvoir sauver l’Amazonie ». Costumes et musique traditionnelle sont de la partie, nous nous faisons également asperger d’un mélange d’eau et d’une plante très odorante par les dames en costume. – On our first evening, we attended a festival called « Amazonia standing up » (as we understand it), dedicated to saving this territory and its inhabitants. We saw signs reading « We are the last generation to save the Amazon ». Costumes and traditional music are on show, and we were also sprayed with a mixture of water and a very fragrant plant by the ladies in traditional garments.

Le carimbó est la musique régionale composée de tambours, maracas, saxophone, guitares et banjos. Très enjouée, elle est dansée en solitaire ou en couple, chacun tournant autour de l’autre. Les femmes portent des jupes colorées qu’elles font tournoyer. Les paroles évoquent les animaux de la forêt et du fleuve. Au bout d’un moment, Graziela nous pousse dans l’arène et nous tentons également de danser. – Carimbó is the regional music featuring drums, maracas, saxophone, guitars and banjos. It’s a lively dance, performed solo or in pairs, with each partner circling the other. The women wear flowy colourful skirts that they twirl around. The lyrics evoke the animals of the forest and the river. After a while, Graziela pushes us into the arena and we try to dance too.

Autre soirée, autre style avec le Chorrinho qui se danse comme une samba. – Another evening, another style with the Chorrinho, which is danced like a samba.

Nous quittons Alter et laissons nos amis avec le sourire, de la musique dans les oreilles et plein de nouveaux contacts Whatsapp. C’est parti pour plus d’une vingtaine d’heures de bus afin de rejoindre un autre état, celui du Maranhão !

We leave Alter and our friends with smiles on our faces, music in our ears and a bunch of new Whatsapp contacts. Off we go for a more than twenty-hour bus journey to another state, Maranhão!

Cartes – Maps 🗺

Gauche : la ville d’Alter do Chão avec de gauche à droite le logement de Graziela, la plage Ilha do Amor, et notre dernier logement plus proche du centre et plus pratique pour les fêtes. Droite : la ville d’Alter do Chão sur la gauche, à une heure environ de Santarém. (Organic Maps) – On the left: the town of Alter do Chão with, from left to right, Graziela’s accommodation, Ilha do Amor beach, and our last accommodation closer to the centre and more convenient for nights out. On the right: the town of Alter do Chão on the left side, about an hour from Santarém. (Organic Maps)

De Belém à Santarém – From Belém to Santarém 🇧🇷

Pour explorer plus en profondeur l’état de Pará, la forêt amazonienne et le fleuve Amazone lui-même, nous prenons le bateau pour un voyage d’un peu moins de 3 jours et 2 nuits. Par confort et pour éviter les problèmes éventuels de sécurité, nous ne choisissons pas l’espace hamac du bateau mais nous prenons une des options les plus chères : la « suite » avec toilettes, salle de bains privative et climatisation. Nous nous rendrons compte une fois sur le bateau que l’agence qui nous a vendu les billets nous a fait payer plus que les locaux (la fameuse « taxe gringo »). En revanche, l’agence a été parfaite pour les recommandations que nous avons suivies : arriver plusieurs heures en avance à l’embarcadère à Belém, acheter de la nourriture au supermarché d’à côté afin d’éviter de trop goûter à la nourriture du bateau qui apparemment peut causer des dégâts, et faire le plein d’eau. Dans la suite nous avons également un petit frigo (branché sur l’unique prise de la chambre), ce qui nous permet de stocker des produits frais. L’expérience fut incroyable ! Le rythme lent du bateau nous laisse aperçevoir les habitants vivant le long du fleuve, des dauphins passent nous voir un matin, et nous aperçevons des vaches nageant pour traverser un bras du fleuve. Nous prenons le temps de connaître d’autres voyageurs qui deviendront nos premiers nouveaux amis.

To explore the state of Pará, the Amazon rainforest and the Amazon River itself in greater depth, we take the slow boat up the river for a trip of a little less than 3 days and 2 nights. For the sake of comfort and to avoid any possible security problems, we didn’t choose the hammock area on the boat, but took one of the more expensive options: the ‘suite’ with toilet, private bathroom and air conditioning. Once on the boat, we realised that the agency that sold us the tickets had charged us more than the locals (the famous « gringo tax’). On the other hand, the agency was perfect for the recommendations we followed: arrive several hours early at the pier in Belém (this allowed us to get the best cabin with a little private stretch of the deck – our « balcony »), buy food at the supermarket next door to avoid tasting too much of the boat’s food, which is reputed to cause some issues (especially for tourist stomachs), and bring sufficient fresh water. In the suite we also have a small fridge (plugged into the only power socket in the room), so we can stock up on fresh produce. It is an incredible experience! The slow pace of the boat allows us glimpses into the lives of the people living along the river, dolphins come to see us one morning, and we see cows swimming to cross between islands and smaller arms of the river. We take time to get to know other travellers who will become our new friends and teach us many things – including how to keep the « gringo-tax » to a minimum.

Notre bateau à gauche, sur le quai de Belém avant le départ. La route qui mène au bateau est une route en terre pleine de trous qui nous rappelle la Guyane… – Our boat on the left side, on the Belém platform before departure. The dirt road, full of potholes that leads to the the boat reminds us of French Guiana…

Les lumières de Belém s’éloignent à mesure que le bateau quitte le quai. – The city lights of Belém fade as the boat leaves the harbour.

Que mange-t’on sur un bateau où l’on ne peut faire la cuisine ? Notre petit déjeuner (à gauche) était constitué de boissons protéinées, de jus de fruit et de gruau d’avoine. Un exemple de déjeuner (à droite) avec salade de carottes, chou et pois chiches agrémentée de farofa, un accompagnement classique au Brésil fait de farine de manioc. Celle-ci comporte également des graines de sésame et de tournesol notamment. Des snacks salés et sucrés ont fait aussi partie de nos repas. – What do you eat on a boat where you can’t cook? Our breakfast (on the left) consisted of protein drinks, fruit juice and oatmeal. An example of lunch (on the right) with a salad of pre-grated carrots, pre-sliced cabbage and chickpeas topped with farofa, a classic Brazilian side dish made from manioc flour. This farofa also contained sesame and sunflower seeds. Savoury and sweet snacks were also part of our meals.

Paysage le long de l’Amazone. – Some of our views along the Amazon.

Le bateau s’arrête dans plusieurs villes sur le trajet vers Santarém, permettant une sortie rapide. Des vendeurs de fruits, jus et autres montent à bord proposer leurs produits tandis que certaines ressources quittent le bateau pour alimenter les villes fluviales. – The boat stops at several towns on the way to Santarém, providing a quick pitstop to leave the boat. Fruits, juices and other types of food are available then since vendors come on board or bring up poles with goods from the quay to sell their wares, while certain resources leave the boat to supply the river towns.

Nous rencontrons Heloisa, brésilienne de l’état de Paraná au sud, qui fait partie des 1% de ses compatriotes qui parlent anglais (selon elle), toujours de bonne humeur et qui partagera avec nous d’autres moments de découvertes une fois arrivés. Stan le hollandais, que nous avions croisé à Marajó déjà, est un barman qui a lâché son travail pour voyager en Amérique du Sud. Lui aussi nous accompagnera plus tard. Nous nous souviendrons également de Philippe, guadeloupéen minimaliste toujours prêt à se marrer qui voyage avec un sac de 3 kilos. – We meet Heloisa, a Brazilian from the southern state of Paraná, who is one of the 1% of her compatriots who speak English (according to her). She is always in a good mood and we will be sharing more discoveries with her once we arrive. Stan the Dutchman, whom we had already met in Marajó, is a barman who gave up his job to travel around South America. He too will be joining us later. We will also remember Philippe, a French guy from Guadeloupe, always ready to have a laugh. He is minimalist and travels with only 3kg backpack.

Les couchers de soleil furent sublimes tout au long du voyage. A droite, tentative de capture d’un lever de lune rougoyeant. – The sunsets were sublime throughout the trip. On the right, our attempt to capture a reddish moonrise.

Autres vues du trajet. – Some other views of our trip.

L’agence nous ayant vendu les billets nous a affirmé que le bateau arriverait à Santarém le samedi matin entre 11h et 12h. Quelle ne fut pas notre surprise de voir la responsable du bateau venir nous trouver la veille au soir, nous disant que l’arrivée et proche et nous demandant de lui rendre nos clés ! Nous n’avions rien réservé sur place pour passer la nuit, imaginant la passer sur le bateau ! Nous faisons intervenir le commandant et notre amie brésilienne qui négocie notre droit de dormir sur le bateau qui reste au port jusque vers 13h le lendemain, mais qu’à 6h nous devons libérer notre chambre. Á 5h55 le lendemain arrive donc la responsable qui cogne à la porte pour nous demander de sortir.. Un peu dur ! Nous nous retrouvons donc à l’aube à prendre notre dernier petit déjeuner sur le bateau. – The agency that sold us the tickets told us that the boat would arrive in Santarém on Saturday morning between 11am and 12pm. What a surprise to see the person in charge of the boat come to see us the evening before, telling us that the arrival was imminent and asking us to give her our keys! We hadn’t booked anything on site to spend the night, imagining we’d be spending it on the boat We got the captain and our Brazilian friend to intervene and negotiate our right to sleep on the boat, which remains in port until around 1pm the next day anyway, but we have to vacate our room at 6AM. At 5:55AM the next day, the manager arrives and knocks loudly on the door to ask us to leave. A rude awakening! So at dawn, we have our last breakfast on the boat.

Une fois à Santarém, nous constatons le phénomène de « rencontre des eaux » (encontra das aguas) où les eaux claires et bleues du Rio Tapajós cotoient les eaux brunes de l’Amazone sans se mélanger. Nous profitons aussi du marché au poisson, où un homme jette un poisson à la mer au bout d’une ligne afin d’attirer les dauphins. – Once in Santarém, we see the phenomenon of the « meeting of the waters » (encontra das aguas), where the clear blue waters of the Rio Tapajós meet the brown waters of the Amazon without mixing. We also explore the fish market, where a man throws a fish attached to a rope into the sea to attract dolphins.

Cartes – Maps 🗺

Trajet du bateau entre Belém et Santarém (Rome2Rio). – Boat trip between Belém and Santarém (Rome2Rio).

Belém – Ilha de Marajó 🇧🇷

Après un court trajet dans un avion presque vide, nous voici donc au Brésil, pays aux dimensions hors norme et dont nous allons essayer de nous imprégner au maximum en y passant le temps que voudra bien nous accorder la police fédérale. Pour le moment, nous nous engageons pour les 90 jours autorisés aux touristes en commençant par le nord du pays dans l’état de Pará (aussi grand que la France), plus pauvre que le sud mais avec une relation plus proche à la nature et un sens de l’accueil a priori impeccable. Nous ne passons pas plus d’une nuit à Belém car nous nous laissons influencer par de précédents voyageurs qui ont préféré découvrir l’île de Marajó à 1h45 en bateau et son côté sauvage. De plus Belém a très mauvaise réputation en terme de sécurité donc nous ne nous y attardons pas. Nous logeons chez Alessandro, extrêmement gentil, qui nous aide à créer un abonnement téléphonique avec son CPF, document d’identité indispensable pour faire la moindre chose au Brésil. Il nous offre de la cachaça (boisson de canne à sucre, similaire au rhum donc) au Jambú, une plante qui rend la bouche légèrement insensible. Une belle découverte ! Puis il nous conseille d’aller juste en face de chez lui sur les docks (Estação das Docas) pour passer la soirée car l’ambiance est bonne et la sécurité assurée. Nous y goûtons donc des bières locales ainsi que les « meilleurs glaces du Brésil » chez Cairu, recommandées par Alessandro. Une bonne mise en bouche.

After a short journey on an empty plane, we’re in Brazil, a country of extraordinary dimensions, and we’re going to try to immerse ourselves as fully as possible by spending as much time there as the federal police will allow. For the moment, we’re committing ourselves to the 90 days authorised for tourists, starting in the north of the country in the state of Pará (as big as France), which is poorer than the south but has a closer relationship with nature and an apparently impeccable sense of welcome. We don’t spend more than one night in Belém informed by the stories of other travellers who chose the island of Marajó for its nature and tranquility over the bustling city of Belém, 1h45 away by boat. What’s more, Belém has a very bad reputation in terms of security, so we didn’t linger long. We stay with Alessandro, who is extremely kind and helps us set up a telephone subscription with his CPF, the identity document you need to do almost anything in Brazil (phone subscriptions, plane or bus tickets, etc.). He shares cachaça (a sugar cane spirit, similar to rum and very popular in Brazil) with Jambú, a plant that makes the mouth go slightly numb. A wonderful discovery! He then advises us to go across the street on the docks (Estação das Docas) to spend the evening, where the atmosphere is good and security is assured. There, we sample some local beers and the « best ice creams in Brazil » at Cairu, recommended by Alessandro. A good way to start the trip.

Belém et notre adorable hôte d’un soir Alessandro, avec sa cachaça au Jambú. – Belém and our adorable host for the night, Alessandro and his Jambú cachaça.

Nous, aux docks de Belém. – Us in the Belém docks.

Nous arrivons en bateau au port de Camará, où Sarah chez qui nous logeons pour 4 nuits vient nous chercher car il n’y avait plus de minibus disponible pour desservir les villes de la région. Les deux principales se nomment Soure et Salvaterra, mais nous dormons à Joanes, un plus petit village au sud. Nous sommes emérveillés par l’aspect sauvage de l’île : des buffles s’y promènent en liberté, la légende raconte qu’un bateau de buffles a fait naufrage au large de Marajó et a donné naissance à ce phénomène. Les plages sont belles, les maisons en terre de plain pied sont décorées joliment et Sarah qui ne parle pas anglais nous offre un accueil magnifique. Elle nous cuisine de la nourriture locale et végétarienne avec plaisir et naturel, nous fait goûter la façon traditionnelle de boire l’açai (baies violettes poussant sur les palmiers) avec farine de manioc ou de tapioca. Elle nous emmène chez Tio (oncle) Mario et Tia (tante) Maria, ses amis avec lesquels elle fait des sorties de pêche et de découverte pour les touristes comme nous. Nous nous sentons intégrés dans une petite communauté, loin des soubresauts de la ville et qui s’entraide en se partageant ressources et savoir-faire. Que demander de mieux ?

We arrive by boat at the port of Camará, where Sarah, with whom we are staying for 4 nights, picks us up as there are no minibuses available today to serve the towns in the region. The two main towns of Marajó are Soure and Salvaterra, but we sleep in Joanes, a smaller village to the south. We are amazed by the wildness of the island: buffalos roam freely here, and legend has it that a boat loded with buffalos heading towards India was shipwrecked off Marajó, giving rise to this phenomenon. The beaches are beautiful, the single-story clay houses are attractively decorated and Sarah, who speaks no English, offers us a wonderful welcome. She makes delicious local and vegetarian food for us, and lets us taste the traditional way of drinking/eating açai (purple berries growing on palm trees) with manioc flour (farinha). She takes us to her friends Tio (uncle) Mario and Tia (aunt) Maria, with whom she organises fishing trips and discovery tours for tourists like us. We feel part of a small community, far from the hustle and bustle of the city, helping each other by sharing resources and trading know-how and little services. What more could you ask for?

Pizzeria et bar à Joanes – Pizzeria and bar in Joanes

La maison de Sarah, artiste et tatoueuse – Sarah’s house. She’s a tattoo artist

De gauche à droite : bol d’açai, farine de manioc parsemée de noix de coco râpée et de lait (petit-déjeuner) et riz, farine de manioc et remplacement de viande avec le fruit du cajou (trop bon !). – From left to right: bowl of açai, couscouz (cassava flour sprinkled with grated coconut and milk, breakfast) and rice, cassava flour and meat replacement with cashew fruit (so good!)

Sarah nous emmène nous baigner dans un bras du fleuve et nous découvrons les alentours. – Sarah takes us for a bath in a branch of the river and we explore around.

Lors d’une autre balade, Sarah nous emmène voir les ruines d’une église construite par les jésuites au XVIIIème siècle, et nous fait escalader les rochers pour accéder aux plages. – On another walk, Sarah takes us to see the ruins of a church built by the Jesuits in the 18th century, and leads us up the rocks to the beaches.

Plage de Joanes, balayée par les vagues. – Joanes beach, swept by the waves.

Nous partons explorer Soure et Salvaterra et Matt conduit la voiture la plus ancienne et en plus piteux état jamais vue, pendant que Nat et Sarah s’occupent de l’essence. – We set off to explore Soure and Salvaterra, with Matt driving the oldest and shabbiest car he’s ever seen, while Nat and Sarah look after the petrol.

« J’aime Salvaterra » en tête de buffle et une crique non loin de la plage. Les criques se nomment Igarapé en portugais. – « I love Salvaterra » with a buffalo head, and a little creek (Igarapé in portuguese) not far from the beach.

Depuis le point de passage par bateau entre Salvaterra et Soure, nous mangeons une feijão (soupe de haricots) et observons martin-pêcheur et ibis rouge. – From the boat crossing point between Salvaterra and Soure, we eat feijão (bean soup) and observe kingfisher and scarlet ibis.

Du côté de Soure, nous nous baladons à la Praia do Pesqueiro (plage du pêcheur) et rencontrons un buffle qui profite du peu d’ombre disponible. – In Soure, we explore Praia do Pesqueiro (fisherman beach) and meet a buffalo enjoying a bit of shade.

En attendant le bateau de retour vers Salvaterra, nous profitons encore une fois de ce paysage unique. – Waiting for the return boat to Salvaterra, we enjoy a last view of this unique panorama.

Sarah nous emmène avec Tio Mario, Tia Maria et « Puri » (un surnom) dans le bateau de pêcheur de Tio Mario pour un trajet paisible et silencieux sur un bras du fleuve pour observer fleurs et animaux. Nous y trouvons du capuaçu sauvage (un fruit typique d’Amazonie), des fleurs aux belles couleurs, un paresseux bien installé dans un arbre que Tio Mario secoue afin de nous le faire voir (le pauvre !). Au retour, nous avons le courant avec nous et nous nous laissons porter tranquillement dans l’eau à côté du bateau. Pas besoin de parler la langue pour bien rigoler ensemble !

Sarah takes us, Tio Mario, Tia Maria and « Puri » (a nickname) in Tio Mario’s fishing boat for a quiet, peaceful trip down a branch of the river to observe flowers and animals. We find wild capuaçu (a typical fruit from the Amazon region), brightly coloured flowers and a sloth sitting comfortably in a tree, which Tio Mario shakes to show it to us (poor thing!). On the way back, the current is with us and we let ourselves be carried steadily beside the boat. No need to speak portuguese to have a good laugh all together!

Nous partons naviguer ! We are ready to sail!

Le paysage paisible qui nous accompagne pendant la balade. – The quiet landscape that accompany us throughout the stroll.

Souvenir du Costa Rica où nous avions vu de tels oiseaux étendre leurs ailes au soleil, et fleurs ornant la verdure. – We remember Costa Rica, where we saw such birds spreading their wings in the sun, and flowers adorning the greenery.

Capuaçu sauvage et Tio Mario nous coupant une noix de coco fraîchement tombée de l’arbre. – Wild capuaçu, and Tio Mario cutting us a coconut fresh from the tree.

Sarah, Tia Maria et Tio Mario se laissant transporter par le courant. – Sarah, Tia Maria and Tio Mario swimming with the current.

Il manque des panneaux « Attention aux buffles » ! – There is no « Beware of the buffalos » sign here!

Cartes – Maps 🗺

Gauche : notre logement chez Alessandro à Belém. Milieu : chez Sarah à Joanes sur l’île de Marajó. Droite : vue lointaine du pays. – Left: our accomodation at Alessandro’s in Belém. Middle: at Sarah’s in Joanes on the Marajó island. Right: distant view of the country.

Marais de Kaw 🇬🇫

Pour finir notre séjour d’un mois en Guyane, nous terminons en beauté avec les marais de Kaw, zone marécageuse au sud-est de Cayenne à environ 2h30 de route dont 50 km de piste pleine de nids de poule. Avec notre expérience précédente sur la piste menant à la ferme C+A, nous angoissons mais ce sont de plus petits trous et nous prenons largement de l’avance pour ne pas être inquiétés. C’est quand même scandaleux qu’un des sites les plus touristiques de Guyane soit accessible par une seule « route » en si piteux état mais cela reste dans le thème du séjour qui nous a montré que le tourisme n’est clairement pas la priorité principale des guyanais. De plus une guerre de chapelle entre deux villes adjacentes fait que les maires se renvoient la responsabilité de l’entretien de la piste. Nous trouvons la prestation un peu chère pour ce que c’est car l’écolodge flottant qui nous accueille pour la nuit tombe un peu en ruine et n’est pas du plus grand confort. En revanche, nous avons pu observer énormément d’oiseaux dont on a oublié les noms (désolés) mais que notre guide Ricky savait repérer de loin et nous faire apprécier. Après une pause déjeuner envahis par la fumée (apparemment notre guide faisait un feu pas loin mais n’a pas contrôlé le trajet de la fumée), nous partons nous baigner dans les marais qui sont connus pour la présence de caïmans (rassurant) et plus tard dans l’après-midi pour une balade au coucher du soleil et en pirogue. Enfin, après le dîner nous partons à la recherche des caïmans trop craintifs pour apparaître de jour. Nous en verrons beaucoup (de petits), ainsi que le plus grand rongeur de Guyane, le cabiaï.

To round off our month-long stay in French Guiana, we end on a high note with the Kaw marshes, a marshy area south-east of Cayenne about 2.5 hours away by road, including 50 km of track full of potholes. With our previous experience on the track leading to the C+A farm, we were nervous, but the holes were smaller and we took plenty of time to avoid being worried. It’s scandalous that one of the most popular tourist sites in French Guiana should be accessible by a single road in such a sorry state, but it’s in keeping with the theme of the trip, which showed us that tourism is clearly not the main priority for the Guyanese. What’s more, a turf war between two adjacent towns means that the mayors pass the buck on responsibility for maintaining the runway. We found the service a little expensive for what it was, as the floating ecolodge that welcomed us for the night was falling into disrepair and was not very comfortable. On the other hand, we were able to see a huge number of birds whose names we’ve forgotten (sorry) but which our guide Ricky knew how to spot from a distance and make us appreciate. After a smoke-filled lunch break (apparently our guide was building a fire nearby but couldn’t control the path of the smoke), we head off for a swim in the marshes, which is known for its caiman population (reassuring), and later in the afternoon for a sunset stroll in a pirogue. Finally, after dinner we set off in search of caimans too shy to appear in daylight. We will see many of them, as well as Guyana’s largest rodent, the cabiaï.

Bourg de Kaw, accessible depuis deux points d’entrée sur le marais et qui accueille 40 habitants dont 15 enfants. – City of Kaw, accessible from two entry points in the marshes. It is home for 40 inhabitants including 15 children.

Série d’observation du matin – Morning observation series

Pause déjeuner – Lunch break

Série observation de fin d’après-midi – End of afternoon observation series

Coucher de soleil sur l’écolodge – Sunset on the ecolodge

Observation des caïmans la nuit tombée – Caiman observation at night

…et on tombe sur des Cabiaïs ! and we come across Cabiais!

Lever de soleil sur les marais – Sunrise on the marshes

Ce fut un mois intense, plein de nature et d’animaux à observer (rien que devant le balcon de notre appartement) et nous partons heureux mais avec un petit manque de contact avec les locaux. Etant dans une résidence avec piscine, nous avons eu tendance à vouloir profiter de cet environnement et moins de partir à l’inconnu chez l’habitant. Il y a tellement de choses en Guyane que nous n’avons pas eu le temps de faire (camp canopée, Saül, Maripasoula, l’Oyapoque,…). Nous reviendrons peut-être, qui sait. En tout cas, il ne faut pas hésiter à aller visiter ce territoire français qui comporte tellement de richesses et ne pas s’arrêter simplement à ses eaux marrons ! Mais maintenant, le son de la samba résonne de plus en plus fort dans nos oreilles alors…

It was an intense month, full of nature and animals to observe (just outside the balcony of our flat) and we left happy but with a slight lack of contact with the locals. As we were staying in a residence with a swimming pool, we tended to want to take advantage of this environment and less of the unknown in the homes of local people. There are so many things in French Guiana that we didn’t have time to do (canopy camp, Saül, Maripasoula, l’Oyapoque, etc.). Perhaps we’ll be back in the future, who knows. In any case, don’t hesitate to visit this French territory, which has so much to offer, and don’t just stop at its brown waters! But for now the sound of the samba is ringing in our ears louder and louder, so…

Fleuve Maroni – Maroni river 🇬🇫

  1. Camp de la transportation – Prison camp 👮🏻‍♂️
  2. Journée sur le fleuve – A day on the river 🇸🇷
  3. Chez Arnaud – At Arnaud’s 🥚
  4. Awala-Yalimapo 🌊
  5. Crique Morpio – Morpio creek 👙
  6. Carte – Maps 🗺

Nous partons à 3 heures de route environ (les routes toute droites, comme aux Etats-Unis) pour aller explorer pendant 4 jours la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, conçue comme capitale du bagne français au moment de sa construction, et passer une journée avec un guide en pirogue sur le fleuve Maroni. Nous aurons une expérience toute particulière en logeant chez Arnaud en plein milieu de la forêt.

We’re off for a 3-hour drive (straight roads, just like in the USA) to explore the town of Saint-Laurent-du-Maroni, designed as the capital of the French penal colony when it was built, and spend a day with a guide in a pirogue on the Maroni River. We’ll have a very special experience when we stay with Arnaud in the middle of the forest.

Camp de la transportation – Prison camp 👮🏻‍♂️

En arrivant à Saint-Laurent-du-Maroni, on se rend compte de son statut de capitale du bagne de l’époque car le camp de la transportation est en plein centre de la ville, au bord du fleuve et à côté de l’office du tourisme. Ici, contrairement à Cayenne ou d’autres villes en Guyane, le tourisme est particulièrement bien développé et les agents de l’office du tourisme nous donnent plein d’informations utiles pour manger un bout, dormir en carbet ou faire des visites guidées. Les prisonniers arrivant au bagne avaient trois statuts principaux : les transportés (d’où le nom du camp) qui comme leur nom l’indique venaient tout droit de la métropole pour y purger leur peine de travaux forcés, les relégués qui n’avaient pas commis de gros délits mais qui récidivaient et pesaient sur l’administration qui voulait les voir de plus loin, et les déportés, prisonniers politiques non astreints au travail la plupart du temps. Au camp de Saint-Laurent, les deux premières catégories se retrouvaient temporairement car s’y trouvait un « tribunal maritime » qui jugeait s’il fallait envoyer les prisonniers sur les îles du Salut, rester au camp ou se diriger vers des camps qui mènent plus directement vers la mort. Notre guide a tenté de nous montrer qu’au camp de Saint-Laurent, la vie n’était pas si difficile car elle était organisée comme une petite ville et beaucoup de bagnards pratiquaient le même métier qu’avant leur condamnation. C’était loin de la colonie de vacances tout de même.

When you arrive in Saint-Laurent-du-Maroni, you realise that it was the capital of the penal colony at the time, because the transportation camp is right in the centre of town, on the banks of the river and next to the tourist office. Here, unlike in Cayenne or other towns in French Guiana, tourism is particularly well-developed and the tourist office staff give us lots of useful information on where to eat, sleep in a carbet or take guided tours. Prisoners arriving at the penal colony had three main statuses: transported prisoners (hence the name of the camp) who, as their name suggests, came straight from metropolitan France to serve their forced labour sentence. Relegated prisoners who had not committed major offences but who reoffended and weighed on the administration, which wanted to see them from further away. Finally deportees, political prisoners who were not required to work most of the time. At the Saint-Laurent camp, the two first categories came together temporarily, as there was a « maritime tribunal » that judged whether prisoners should be sent to the Salvation Islands, remain in the camp or be sent to camps that led more directly to death. Our guide tried to show us that life in the Saint-Laurent camp was not so difficult because it was organised like a small town and many convicts were doing the same job as before their sentence. Still, it seems a bit far from a holiday camp.

Entrée du camp – Entrance of the camp

Gauche : bâtiments qui servaient de dortoirs quand les bagnards n’étaient pas à l’isolement. Droite : « quartier spécial », une belle expression pour désigner les cellules isolées des condamnés à mort (la guillotine était juste derrière). – Left: buildings used as dormitories when convicts were not in solitary confinement. Right: « special quarter », a fine expression to describe the isolated cells for those condemned to death (the guillotine was just behind).

Les différentes parties du camp selon le statut du bagnard, avec notre guide et les portes d’origine des cellules d’un autre bâtiment d’isolement et fers aux pieds à l’intérieur. – The different parts of the camp according to the status of the convict, with our guide and the original cell doors of another isolation building with leg irons inside.

Journée sur le fleuve – A day on the river 🇸🇷

Notre guide Chuity Liba pour cette journée sur le Maroni est un personnage haut en couleur, originaire d’un petit village amérindien de la côte. Il nous fait vivre intensément les histoires du fleuve, les modes de vie historiques qui pour la plupart ont disparu. Fleuve frontière officiel entre le Suriname (ex Guyane hollandaise) et la Guyane française, pour les peuples qui vivent sur les bords du Maroni aucune notion de frontière. On passe d’un côté à l’autre sans se préoccuper des visas sur les passeport pour échanger biens de toute sorte. Tous les biens, hors bois ou ressources cultivées localement, passent fatalement à un moment ou un autre sur le fleuve transportés par des pirogues en bois ou métal. Nous croisons certaines surchargées qui dépassent à peine la ligne de flottaison ! Avec le guide, nous allons dans un village de descendants de noirs marrons (esclaves qui se sont rebellés et ont fui leurs oppresseurs) côté Suriname. Nous y assistons à la fabrication de la cassave, galette de manioc cuite. Puis nous passons côté français dans un village amérindien avec un stand d’artisanat qui attendait tranquillement la venue de notre groupe de touristes. Pause déjeuner à Apatou, autre village amérindien, puis démonstration de fabrication de pirogue en bois, et retour sous une pluie torrentielle qui ne laissera à peu près rien de sec dans nos affaires.

Our guide for this day on the Maroni is Chuity Liba, a colourful character from a small Amerindian village on the coast. He brings to life for us the stories of the river and the historic ways of life, most of which have now disappeared. The river is the official border between Suriname (formerly Dutch Guiana) and French Guiana, but for the people who live on the banks of the Maroni there is no such thing as a border. People pass from one side to the other without worrying about visas on their passports to exchange goods of all kinds. All goods, apart from timber or locally-grown resources, inevitably cross the river at some point, transported in wooden or metal pirogues. Some of these are overloaded and barely rise above the waterline! With the guide, we go to a village of descendants of black maroons (slaves who rebelled and fled their oppressors) on the Suriname side. Here, we watch cassave, a cooked cassava galette, being made. Then, on the French side, we pass through an Amerindian village with a craft stall quietly awaiting the arrival of our group of tourists. Lunch break in Apatou, another Amerindian village, then fabrication of wooden pirogue and we experience a torrential downpour that left almost nothing dry in our luggage for the way back.

Coucher de soleil incoryable sur le Maroni, petites lumières du Suriname en face. Vu depuis la terrasse du restaurant La Goélette qui nous a également comblé avec ses plats. – Incredible sunset over the Maroni, with the little lights of Suriname opposite. Seen from the terrace of the restaurant La Goélette, which also delighted us with its dishes.

Notre guide qui nous en raconte une bonne et la fabrication de cassave, en village noir marron. – Our guide who tells another funny one and the cassava galette fabrication, in a black maroon village.

Balade en pirogue et aperçu d’un Moutouchi, arbre qui sert à la fabrication de pagaies (milieu). A droite, arbre dans le village amérindien. – Pirogue tour where we see the Moutouchi tree used to build paddles (in the middle). On the right, a big tree in an amerindian village.

Quelques bêtises de notre guide, notamment avec un coati apprivoisé, et les vendeuses de bracelet du village amérindien. – Our guide doing funny things with a coati, and bracelet saleswomen in the amerindian village.

Un autre coucher de soleil sur le Maroni – Another sunset on the Maroni

Chez Arnaud – At Arnaud’s 🥚

Au retour de notre journée sur le Maroni, nous logeons chez l’habitant dans l’espace hamac qui jouxte la maison d’Arnaud (Ferme C+A), la première personne en autonomie complète que nous rencontrons depuis le début de ce voyage. Nous apprenons énormément de choses, il nous fait visiter son jardin d’un hectare rempli d’arbres fruitiers tropicaux de toutes sortes : des jacquiers aux fruits gigantesques, bananiers, du poivre planté ici et là le long des arbres, du fruit à pain, des ananas, de la citronnelle, de la dachine, des manguiers, des citronniers aux fruits aux dimensions impressionnantes, des baies multiples, de la cerise et bien d’autres. Le tout en suivant les principes de la permaculture afin que tous les éléments vivent ensemble en harmonie. L’eau vient de l’eau de pluie filtrée, l’énergie de quelques panneaux solaires sur le toit qui permettent d’alimenter en permanence frigo et congélateur, et il récupère ses propres déjections pour faire du gaz de cuisine. Arnaud cuisine pour nous une omelette de fruit à pain (très ressemblant à la pomme de terre qui ne pousse pas ici), et nous fait goûter ses glaces maisons aux baies et à la cerise. Tout cela aurait été une expérience magnifique s’il ne vivait pas de manière aussi isolée au bord d’une route qui fut quasiment impraticable pour nous. La piste en terre rouge de 5 km qui amène chez lui est constellée de failles et nids de poule, ce qui nous angoissa beaucoup. De plus, aucun réseau chez lui ce qui fait que le jardin et la forêt qui l’entoure nous oppresse légèrement. Malgré une première vision de ce que donne l’autosuffisance, nous sommes content de quitter ce lieu.

On the way back from our day on the Maroni, we stay in a hammock next to the house of Arnaud (Ferme C+A), the first completely self-sufficient person we’ve met since the start of this trip. He showed us around his one-hectare garden full of tropical fruit trees of all kinds: jackfruit trees with gigantic fruits, banana trees, pepper planted here and there along the trees, breadfruit, pineapples, lemongrass, dachine, mango trees, lemon trees with impressively large fruits, multiple berries, cherries and many others. All of this is done in accordance with the principles of permaculture, so that all the elements live together in harmony. The water comes from filtered rainwater, the energy from a few solar panels on the roof to keep the fridge and freezer running at all time, and he recovers his own faeces to make cooking gas. Arnaud cooks us a breadfruit omelette (very similar to the potato, which doesn’t grow here), and gives us a taste of his homemade berry and cherry ice creams. It would have been a wonderful experience if he didn’t live so isolated on the side of a road that was almost impassable for us. The 5 km red dirt track that leads to his house is strewn with potholes and breaches, which gave us a great deal of anxiety. What’s more, there’s no network at his place, which helps create an oppressive feeling along with the very close garden and forest that surround it. Despite our first glimpse of self-sufficiency, we’re happy to leave this place.

Omelette au fruit à pain avec poivre local et glaces maison. Breadfruit omelette with local pepper and homemade ice cream.

Fruit du jacquier et citron énormes du jardin d’Arnaud. – Huge jackfruit and lemon from Arnaud’s garden.

Aperçu de la piste qui mène à la ferme C+A – View of the track leading to the C+A farm.

Awala-Yalimapo 🌊

Pour finir notre tour de la région et avant de retourner vers Cayenne, nous passons à Amala-Yalimapo, où habitent encore les amérindient Kali’nas. La plage est très belle et connue pour ses pontes et eclosions de tortues luth.

To finish our tour of the region and before heading back to Cayenne, we pass through Amala-Yalimapo, where the Kali’nas Amerindians still live. The beach is very beautiful and famous for its leatherback turtle hatchlings.

Plage de Awala-Yalimapo – Awala-Yalimapo beach

Crique Morpio – Morpio creek 👙

Une jolie crique pour nous rafraîchir sur la route vers Cayenne !

A nice creek we found to cool us off on the way back to Cayenne!

Carte – Maps 🗺

De haut en bas : Awala-Yalimapo, le camp de la transportation, le carbet Palambala (non mentionné dans la publication), localisation approximative de la ferme d’Arnaud (le GPS ne passe pas), et le village d’Apatou jusqu’où nous sommes allés en pirogue. Organic Maps. From top to bottom: Awala-Yalimapo, the prison camp, the Palambala carbet (not mentioned in the post), approximative geolocation of Arnaud’s farm (no GPS there), and the Apatou village which is as far as we got on our pirogue tour. Organic Maps.

Sentier Molokoï 🇬🇫

Ce sentier est le plus long de Guyane et relie la piste Coralie sur la route RN2 jusqu’à la ville de Cacao, habitée par la communauté Hmong venue du Laos dans les années 1970 pendant que la guerre du Vietnam faisait rage. Nous avons choisi de le faire en deux jours en profitant du site de bivouac en pleine forêt et qui donne accès à une crique (partie de rivière où l’on peut se baigner) et à des carbets pour installer nos hamacs. Nous dormons la veille pas loin de la piste Coralie au Blues Road Carbet et profitons là aussi d’une crique splendide et d’une nuit en hamac (la première !). La randonnée se déroule en pleine forêt amazonienne primaire, nous y découvrons des fourmilières géantes, des arbres dont on n’aperçoit pas la cime et d’autres avec des troncs immenses. L’avancée est difficile, entre les racines à enjamber et les roches glissantes à éviter. De plus nous portons sur nous hamacs, sacs de couchage, et plusieurs litres d’eau. Nos sacs doivent peser une bonne dizaine de kilos. A plusieurs reprises il faut traverser des rivières sans trop se mouiller. L’humidité est au maximum, et nos vêtements sont rapidements trempés comme s’ils sortaient de la machine à laver. Notre hôte au Blues Road Carbet nous dit qu’en 5h la première partie de 11 km est faisable. Nous mettrons environ 7h et se ferons dépasser par plein de gens plus rapides que nous. Le découragement est à son comble alors qu’on est très proches de la pause tant attendue. Alors que nous avons l’impression de ne plus avancer et que Nat n’en peut plus, c’est la délivrance. Nous nous installons, nous rafraîchissons et nous lavons dans la rivière. Beaucoup de gens arrivèrent encore après nous, même certains de nuit et eurent du mal à trouver de la place pour dormir. Nous sympathisons avec les autres randonneurs et partageons nos souffrances. Le sommeil fut lourd et reposant. Le lendemain, reprise à 8h et transpiration immédiate car le sentier monte en pente raide. Puis rapidement le terrain devient plus plat, le moral revient (nous croisons de loin un pecari, cousin du sanglier qui souffle fort pour montrer sa présence) et l’arrivée à Cacao fait un bien fou ! Nous avions calculé d’arriver le dimanche, jour de marché et nous avons pu déguster jus frais, beignets de banane et ananas. Pas encore repus, nous allons au restaurant Le Lotus d’Asie et mangeons une salade de papaye verte et buvons des litres d’eau. Nous restons le soir à Cacao au Parakwa, un carbet où l’accueil fut impeccable et nous permit de nous reposer. Nous nous en sortons avec quelques boutons de chaleur, l’impression de s’être vidés de notre eau mais bien contents d’avoir terminé le parcours. Par contre nous ne ferons plus de randonnée en Guyane, on a eu notre compte !

This trail is the longest in French Guiana and links the path to Coralie on the RN2 road to the town of Cacao, inhabited by the Hmong community who came from Laos in the 1970s while the Vietnam war was raging. We chose to do it in two days, taking advantage of the bivouac site in the middle of the forest, which gives access to a creek (part of the river where you can swim) and carbets to set up our hammocks. The night before, we sleep not far from the Coralie trail at the Blues Road Carbet, where we also enjoy a splendid creek (cool and with crystal clear water) and a night in a hammock (our first!). The hike takes us right through the primary forest, where we discover giant anthills, trees whose tops are invisible and others with immense trunks. Progress is difficult, at times the path goes up or down steeply, with roots to step over and slippery rocks to avoid. We’re carrying hammocks, sleeping bags and several liters of water which makes it even harder. Our packs must weigh a good ten kilos. Several times we have to cross rivers without getting too wet. The humidity is at its highest, and our clothes quickly become as soaked as if they’d just come out of the washing machine. Our host at Blues Road Carbet tells us that in 5 hours the first 11 km stretch is doable. It will take us around 7 hours and we’ll be overtaken by lots of people faster than us. Discouragement is at its peak as we get very close to the long-awaited break. As we feel we will never arrive and Nat can’t go any further, the arrival is finally there. We settle in, freshen up and wash in the river. Many people arrive after us, some at night, and have trouble finding a place to sleep. In theory the carbets can sleep 18, maybe 22 with people sleeping in the eating area above the tables and benches. This night, there are more than 25. We make fast friends with the other hikers and share our sufferings. We sleep deeply and restfully after the efforts of the day. The next day, we start again at 8am, sweating immediately as the trail climbs steeply. Then the terrain quickly becomes more flat, our spirits lift but we aren’t without scare (from a distance we come across a pecari, a cousin of European wild boars, making quite some noice to show its presence and annoyance with us) and finally the arrival in Cacao feels great! As planned, we arrive on Sunday, market day, and are able to enjoy fresh juice and Nam Van, banana and pineapple fritters. Not yet full, we go to the restaurant Le Lotus d’Asie and have a green papaya salad with a side of gallons of water. In the evening, we stay in Cacao at Le Parakwa, a carbet where the welcome is impeccable and we are able to get some rest. Over the next days, we develop some sort of ekzema due to the excessive sweating, feeling as though we’d drained ourselves of water, but we are happy to have finished the trip. On the other hand, we won’t be hiking in French Guiana again – we’ve had enough!

Notre espace au Blues Road Carbet, et les deux chiennes adorables qui nous suivent partout et réclament des caresses constamment. – Our space in Blues Road Carbet and the two adorable dogs who follow us everywhere and beg to be petted.

La crique très agréable, sur le lieu du carbet, une bonne préparation avant l’effort. – The very nice creek next to the carbet, a good preparation before hiking.

L’avancée est semée d’embûches. – Moving forward is slow and difficult.

Fourmilière géante et ébène rose au tronc gigantesque. – Big anthill and pink ebony tree with a huge trunk.

A mi-chemin du parcours, le carbet cuisine sera rempli de randonneurs. Les deux autres carbets seront pleins aussi. La crique est en contrebas. – Halfway there, we find a kitchen carbet that will soon be full of hikers. The two other carbets will also be quite full. The creek is just below.

Nous pouvons enfin souffler ! – At last, we can take a break!

Arrivée au marché de Cacao, après la solitude de la forêt, l’agitation du marché est bienvenue. – Arrival at Cacao market. After being alone in the forest, a little crowd is welcome.

Etals au marché de Cacao. – Stalls at the Cacao market.

Etals au marché de Cacao. – Stalls at the Cacao market.

Epuisés et assoiffés au restaurant Lotus d’Asie – Tired and thirsty at the restaurant Lotus d’Asie.

Petit déjeuner au carbet Parakwa à Cacao, la voisine qui tenait l’accueil était adorable et nous a concocté du tofu au gingembre et ail juste pour nous. Les gâteaux faits maison étaient un délice. – Breakfast at the Parakwa carbet in Cacao. The lady at the reception desk was adorable and concocted tofu with ginger and garlic just for us. The homemade cakes were a delight.

Au petit matin, les singes tamarins que nous rencontrons pour la première fois font le spectacle et viennent chercher à manger dans les mains des touristes. In the morning, tamarind monkeys that we see for the first time come looking for the banana our hosts put out.

Cartes – Maps 🗺

De droite à gauche : Blues Road Carbet (rouge), départ du sentier, carbets à mi-parcours, arrivée du sentier, le carbet Parakwa (rouge). Organic Maps. – From right to left: Blues Road Carbet (red), start of the hike, carbets at halfway, arrival of the hike, Parakwa carbet.

Culture amérindienne – Amerindian culture 🇬🇫

  1. Vannerie – Basketry 🧺
  2. Journée des peuples autochtones – Indigenous Peoples’ Day 💃🏾
  3. Vidéos – Videos 📹

Nous réalisons au fur et à mesure de nos excursions en Guyane non seulement l’influence forte de la culture amérindienne sur la façon de vivre, la nourriture et l’artisanat, mais nous comprenons aussi comment ces peuples regroupés dans des villages bien spécifiques et rien qu’à eux sont à la frontière entre leurs origines et la culture française qu’ils sont bien obligés d’adopter. Quand on parle des amérindiens en Guyane, il s’agit en fait de 6 peuples et langues autochtones distinctes qui représentent environ 10.000 personnes : les Kali’na, les Parikweneh, les Lokono (ou Arawak), les Wayapi et les Teko. Ils se répartissent principalement sur le fleuve Maroni, le long de la côte guyanaise et pour certains plus profond dans les terres. Ils tirent leurs ressources naturelles de la pêche, de la chasse et de l’agriculture sur brûlis et réalisent de l’artisanat qu’ils tentent de promouvoir auprès des touristes et des locaux (vannerie, création de bijoux, gravure sur calebasse, poterie et fabrication d’objets en bois). Leur nourriture est à base de poisson, de poulet ou gibier, ainsi que des produits du manioc. Réalisons-nous que nous avons cette richesse culturelle sur le sol français ? Protégeons-nous suffisamment cette richesse ?

As we continue our excursions in French Guiana, we experience not only the strong influence of Amerindian culture on lifestyle, food and crafts, but also how these peoples, grouped together in specific state-designated villages, walk the line between their origins and the French culture they are forced to adopt. The Amerindians in French Guiana, are in fact referring to 6 distinct indigenous peoples and languages, representing about 10,000 people: the Kali’na, the Parikweneh, the Lokono (or Arawak), the Wayapi and the Teko. They live mainly along the Maroni River, along the Guianese coast and, in some cases, deeper inland. They derive their natural resources from fishing, hunting and slash-and-burn agriculture. They also produce crafts that they promote to tourists and locals (basketry, jewelry-making, calabash engraving, pottery and wood carving). Their traditional food is based on fish, chicken or wild game, as well as cassava products. Do we realize that we have this cultural wealth on French soil? Are we protecting it sufficiently?

Nous avons eu la chance de réaliser un atelier de vannerie avec une association faisant la promotion de la culture amérindienne en lien avec l’office de tourisme de Matoury, et d’assister à la journée internationale des peuples autochtones à Cayenne qui donne lieu à des ventes de nourriture, boissons, artisanat mais aussi à des spectacles en tenue traditionnelle.

We were lucky enough to take part in a basketry workshop with an association promoting Amerindian culture in conjunction with the Matoury tourist office, and to attend the International Day of the World’s Indigenous Peoples in Cayenne, where food, drink and handicrafts are sold, and groups from different villages perform in traditional costumes.

Vannerie – Basketry 🧺

Point de départ de nos futurs paniers, en feuilles de palmier. – Starting point of our future baskets, made out of dry palm tree leaves.

On écoute les explications avant de se lancer – We listen to explanations before starting

Les progrès sont rapides – We improve fast enough

Nous sommes contents du résultat, celui de Nat est évidemment le plus réussi – We are happy with the results, Nat’s basket is visibly better executed

Journée des peuples autochtones – Indigenous Peoples’ Day 💃🏾

Sur les hauteurs de Cayenne, le fort Cépérou accueille une partie des évènements de la journée des peuples autochtones. Lieu très symbolique car il fut justement le théâtre de nombreux combats entre soldats français désireux d’occuper la Guyane et amérindiens défendant leur territoire. – On the hills of Cayenne, Fort Cépérou hosts some of the events of the Indigenous Peoples’ Day. A highly symbolic site, as it was the scene of numerous battles between French soldiers trying to occupy French Guiana, and Amerindians defending their territory.

Gauche : nous assistons à une conférence sur le sujet de la mobilité chez les Kali’na en tant que résilience. Selon l’oratrice, la modernité autorisant à ce peuple de se déplacer plus facilement leur permet d’assumer leurs racines et de diffuser leur culture. Réaction outrée d’un membre du public, qui défend la thèse inverse : le fait d’occuper le territoire permettrait plutôt d’exister et de revendiquer des droits. Droite : coucher de soleil depuis le fort Cépérou. – To the left: we attend a conference on the subject of mobility as resilience among the Kali’na. According to the speaker, modernity has made it easier for the Kali’na to move around, enabling them to assume their roots and disseminate their culture. An outraged member of the audience defends the opposite thesis: occupying the territory would enable them to exist and claim their rights. To the right: sunset from Fort Cépérou.

Le soir tombe sur la deuxième partie de l’évènement, plus porté sur l’artisanat, la nourriture et la musique live. – Night falls on the second part of the event, which is more about crafts, food and live music.

Spectacle de danse et de musique des Arawak – Dance and music show from the Arawaks.

Spectacle de danse et de musique des Kali’na, qui feront participer tout le public à la fin, en transe sur le rythme du tambour. – Dance and music show from the Kali’nas. They will welcome the audience to dance at the end, in trance following the drums rythm.

Vidéos – Videos 📹

Autour de Kourou – Kourou and its surroundings 🇬🇫

  1. Centre Spatial – The Space Centre 🚀
  2. Iles du Salut – The Salvation Islands 🐒
  3. Sentier de la Montagne des singes – The Monkey Mountain hike 🕷
  4. Cartes – Maps 🗺

Nous nous échappons des environs de Cayenne pour visiter deux grands classiques du tourisme guyanais : le Centre Spatial Guyanais (CSG) et les îles du Salut.

We take a little break from Cayenne to visit two of the great classics of Guyanese tourism: the Guiana Space Center and the Salvation Islands.

Centre Spatial – The Space Centre 🚀

Pris en charge par les équipes de la communication du centre spatial, nous embarquons (gratuitement !) dans un bus pour une visite d’un peu plus de 3h. Il fallait bien mettre ces moyens à disposition car le centre fait la superficie des 2/3 de la Martinique, et s’étale sur une bonne partie de la côte guyanaise. Nous visitons la zone de lancement d’Ariane 5 (dont le dernier lancement a eu lieu début juillet 2023), celle du lanceur russe Soyouz (un lancement prévu en avril 2022 a été suspendu pour les raisons que l’on sait), et celle d’Ariane 6 (pas de lancement cette année a priori). Nous faisons également un tour dans les bâtiments qui permettent de voir les salles de contrôle des lancements, toujours impressionnantes. On aimerait y être le jour J. Enfin la visite se termine par un long discours sur la sauvegarde de la biodiversité du site qui compte nombre d’espèces animales, et la façon dont l’impact des lancements sur l’environnement est étudié. « Nous ne sommes pas là pour vous dire que nous ne polluons pas », répète la guide maintes fois au cours de la visite. En effet.

Welcomed by the space center’s communications teams, we board a bus for a 3-hour visit (free of charge!). They have to make these resources available, as the center is 2/3 the size of Martinique, and stretches over a good part of French Guiana’s coast. We visit the now decommissioned Ariane 5 launch zone (whose last launch in July 2023 we missed by a few weeks), that of the halted Russian launcher Soyuz (a launch scheduled for April 2022 has been suspended for obvious reasons), and that of Ariane 6 (no launch before next year apparently). We also take a tour of the buildings and their launch control rooms, which are even more impressive in real life than on screen. We’d love to be there for one of those! Our guide repeatedly mentions « We’re not here to tell you that we don’t pollute. » over the course of our visit. To contrast this our return ride to the visitor’s centre is accompanied by a video on the « extensive efforts » made to safeguard the site’s biodiversity, it is home to a variety of species, and how the environmental impact of the launches are studied. We are not convinced.

Maquette taille réelle d’Ariane 5 à l’entrée du site – Full-scale model of Ariane 5 at the site entrance

Zone de lancement Ariane 5 (on y voit les 4 paratonnerres, les zones de déflections des jets, les rails sur lequels le lanceur arrive au rythme fou de 3 km/h) et les bureaux depuis lesquels se font les lancements. – Ariane 5 launch zone (you can see the 4 lightning rods, the exhaust deflection zones, the rails on which the launcher is brought to the launchpad at the unbelievable speed of 3 km/h) and the Ariane office buildings.

Zone de lancement Ariane 6, bâtiment de construction de la fusée à l’horizontale (technique de construction différente d’Ariane 5, inspirée de Soyouz) et zone de lancement Soyouz. – Ariane 6 launch zone, horizontal construction building (different from the vertical construction for Ariane 5, a technique imitating the assembly of the Soyuz launchers), and the Soyuz launch zone.

Salle de contrôle du centre entier – Control room of the entire space centre.

Iles du Salut – The Salvation Islands 🐒

Les îles du Salut ont un statut ambigü : historiquement le poids est lourd car c’est sur ces trois îles que furent envoyés les condamnés de droit commun les plus dangereux entre la fin du XIXème siècle et la fermeture du bagne en 1946. Pourtant, aujourd’hui elles sont la destination favorite des guyanais le week-end et sont présentées à juste titre comme un paradis avec eau bleue, cocotiers et singes. Ayant lu « Papillon » d’Henri Charrière et les enquêtes d’Albert Londres, nous sommes déjà briefés sur le bagne. La plus grande île, Royale, servait de centre administratif et de logement pour commandants et gardiens. Un bagne s’y trouvait aussi ainsi que les cellules pour les condamnés à mort. L’île de Saint-Joseph en face contenait la Réclusion (appelée la « mangeuse d’hommes » par les bagnards) où le silence était la règle absolue. Enfin, sur la petite île du Diable étaient enfermés les prisonniers politiques comme Alfred Dreyfus en son temps. Les courants très forts qui jettent l’eau contre les rochers entre les trois îles donnent vie aux descriptions de Charrière et rend admirable les efforts de ceux qui ont réussi à s’y échapper. On y passera du temps à observer des singes, des tortues marines visibles depuis le sentier côtier, des agoutis, des paons et de nombreux vestiges du bagne.

The Salvation Islands have occupied very ambigous positions: Historically, they carry a heavy air of their rather grim past, as it was to these three islands that the most dangerous convicts were sent between the end of the 19th century and the closure of the penal colony in 1946. Today, however, they are a preferred weekend destination for the Guyanese and are rightly presented as a paradise of blue water (despite actually being able to swim being highly dependent on temperamental tides), coconut trees and monkeys. Having read Henri Charrière’s book « Papillon » and Albert Londres’s journalistic investigations into the ill-reputed « bagne », we’re already briefed on the penal colony. The largest island, Île Royale, served as an administrative center and accommodation for commanders and guards. It also housed a small penal colony and cells for those sentenced to death. The island of Saint-Joseph contained the Reclusion (called the « man-eater » by the convicts), where the prisoners were under strict surveillance and surrounded by an absolute silence. Finally, on the small Devil’s Island, political prisoners such as Alfred Dreyfus were interned. The very strong currents that throw the water against the rocks between the three islands bring Charrière’s descriptions to life, and make the efforts of those who managed to escape admirable. We spend quite some time observing the islands many monkeys, sea turtles visible from the path, agoutis, peacocks and exploring the many remnants of the penal colony.

Singes capucin et agouti – Capucine monkeys and agouti

Gauche : piscine des bagnards, où les prisonniers pouvaient de temps en temps prendre un bain sans risquer les requins ou les courants. Droite : île saint Joseph. Bas : coucher de soleil en face de l’île au Diable – Left: the bagnards’ pool on Île Royale, where prisoners could occasionally bathe without risking sharks or currents. Right: the seaview from Saint-Joseph island. Bottom: sunset in front of Devil’s Island.

Vue panoramique depuis l’île Saint Joseph – Panoramic view from Saint-Joseph island

Phare et ancien hôpital militaire, cellules des condamnés à mort, asile des aliénés (île Royale) – Lighthouse and former military hospital, death row cells, asylum (Île Royale)

Cimetière des enfants de surveillants (Royale), celui des familles de surveillants (Saint-Joseph), la Réclusion (Saint-Joseph) – Cemetery for the children of the guards and administrators (Île Royale), guards’ families cemetery (Saint-Joseph), the Réclusion (Saint-Joseph)

Chapelle et maison de surveillant sur l’île Royale. C’est ici que nous dormirons, au lieu d’un dortoir hamac situé dans les anciennes cuisines comme prévu au départ, une option qui nous a été proposée car l’auberge n’a pas réussi à nettoyer le dortoir entre notre arrivée le matin et le retour après nos balades le soir. – Chapel and guard’s house on Île Royale. This is where we’ll be sleeping, instead of in a hammock dormitory in the old kitchens as originally planned, an option offered to us because they were unable to clean the dormitory between our arrival in the morning and when we returned from our explorations in the early evening.

Sentier de la Montagne des singes – The Monkey Mountain hike 🕷

Ce sentier d’environ 4 km n’a pas apporté les promesses que son nom suggère (pas de singe en vue), mais offre une belle montée en forêt jusqu’à un carbet depuis lequel on observe le fleuve Kourou et le centre spatial. Sous une chaleur et une humidité accablante, nous avons bien transpiré.

This 4 km trail didn’t come through on the promise its name suggests (no monkeys anywhere in sight), but it did offer a nice hike (uphill!) through the forest to a carbet from which you can see the Kourou river and the space center. In the sweltering heat and humidity, we really worked up a sweat.

Les criques à traverser donnent lieu à des jeux d’équilibristes mais pas de chaussure mouillée à signaler cette fois. – The creeks to be crossed give rise to a balancing act, but no wet shoes to report this time.

Le carbet au sommet est le lieu de vie d’une multitude d’araignées ! On voit également au loin la maquette Ariane 5 – The carbet on top is home to thousands of spiders! You can see the Ariane 5 model from afar.

Vue de la zone de lancement (Ariane 5 ou 6 ??) depuis le sentier. View of the launch zone (of Ariane 5 or 6??) from the hike.

Cartes – Maps 🗺

De haut en bas : les îles du Salut, notre logement à Kourou, le Centre Spatial, le sentier de la Montagne des singes. (Organic Maps) – From top to bottom: Salvation Islands, our accomodation in Kourou, the Space Centre and the Monkey Mountain hike. (Organic Maps)

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